Située à 70 km à l'est de Tizi Ouzou, cette région ne connaît pas cette année un grand engouement comme celui vécu l'an dernier lors de la campagne oléicole. C'est le calme plat. Depuis la fin du mois de ramadan, moment fort attendu pour l'entame de la campagne, les mouvements des femmes qui marquaient fortement les grands départs des habitants pour la récolte des olives sont quasi rares cette année. Quelques ménages ont déjà clôturé leur saison avec quelques sacs d'olives d'à peine 25 kg chacun, récoltés en une ou deux journées. Certains oliviers n'ont rien donné cette année en raison de la gelée provoquée par les fortes chutes de neige de l'an dernier, alors que les branches dites “femelles” (celles qui sont en parallèle et très proches du sol), qui produisent beaucoup d'olives, se sont brisées sous le poids de la neige. Il est très important de souligner que 90% des oliviers de la région de Nath Yedjer (Bouzeguène et Idjeur) et d'Illoula Oumalou se caractérisent par l'âge très avancé des plants et par l'absence de soins. C'est ce qui explique la faible productivité enregistrée, au moins, durant deux années sur trois. Un simple tour à travers les oliveraies de la région suffit pour constater, avec grande amertume, ce que sont devenus ces arbres ancestraux plantés par nos aïeux. Des arbres à troncs creux, signe de pourrissement avancé, avec des branches au bois sec, d'autres oliviers ressemblant à des eucalyptus sont abandonnés depuis plusieurs années, sans taille, sans entretien et envahis par des ronces et des arbustes sauvages. Le calibre des olives produites est très petit, donc difficile à récolter et à faible rendement en huile. Une production qui est loin de compenser tous les efforts fournis pour la récolte. Bien qu'introduit depuis quelque trois ou quatre années dans le secteur agricole, le Fond d'aide au développement agricole ne profite pas aux agriculteurs et, a fortiori, aux familles de tous ces villages, pour le renouvellement du patrimoine oléicole. “Je n'ai rien reçu des services agricoles pour renouveler ma plantation qui date des années 1940 au moins. Car, à ma naissance déjà en 1950, ces oliviers étaient déjà mûrs”, nous dit un père de famille qui, bien qu'il apporte beaucoup de soins à ses oliviers, n'y peut rien contre leur vieillissement. “Il faudra les remplacer par d'autres à raison de plus de 400 dinars l'unité. Et ces plants, malheureusement, mettent plusieurs années pour donner les premières olives.” C. Nath Oukaci