La population de Tifra, dans la commune de Tigzirt, a rendu vendredi un hommage au moudjahid Gherbousbane Mohamed Said, dit «Moh Saïd Ourezki», récemment décédé. Né d'une famille de forgerons au village Tifra, ce moudjahid avait grandi dans des conditions difficiles avec sa fratrie. En 1945, Moh Saïd Ourezki s'est acheté clandestinement, à 17 ans, un fusil d'assaut allemand, un Mauzer, indiquent ses amis dans leur témoignage à cette occasion. Ayant émigré en France en 1950, il rejoint en 1955 le mouvement national. Traqué par des Messalistes, il rentre en Kabylie et rejoint l'ALN. Avec sa section de 24 jeunes de Tifra, il s'engage dans le maquis le 8 février 1956 à Iflissen. Moh Saïd Ourezki réussit même à retourner contre la France des villageois, armés de force par l'armée coloniale. En 1957, le capitaine Si Abdellah le convoquera à Zekri, près d'Azeffoun, pour lui confier une mission qui fera de lui un homme dont Amirouche remarquera le courage, indiquent les mêmes témoignages. Promu au grade de sergent-chef de l'ALN après avoir été caporal, Moh Saïd Ourezki mènera, de nuit, une opération contre le poste d'observation français de Tifra. A son terme, il réussit à rallier tous les éléments algériens, armés de force, pour «s'auto-défendre», à la cause du FLN-ALN. Ces derniers l'accompagnèrent avec armes et bagages. En 1959, Guerbousbane Moh Saïd fut envoyé à Tunis en compagnie d'Amar Oussaa, de Timizar. Après une marche de 9 mois, et dans l'impossibilité de franchir la ligne électrifiée, les deux compagnons reçurent l'ordre de rejoindre la willaya III en 1960. Moh-Saïd Ourezki, s'est distingué dans la bataille d'Agouni Ouzidud, à Iflissen, durant laquelle 400 soldats français furent tués, alors que l'ALN en avait perdu 114 maquisards. Aux termes de cette bataille, Moh Saïd Ourezki fut capturé, le 30 novembre 1961, à Taksebt-Iflissen. Malgré des tortures sur place, il ne lâchera pas un mot sur ses trois compagnons, tapis dans un abri, tout près de lui. A l'indépendance, Moh Saïd Ourezki se démarquera de toute activité politique et ne demandera pas même de reconnaissance. Quelques jours avant sa mort, Moh Saïd Ourezki avait reçu, chez lui, la visite de Djoudi Attoumi, ancien officier de l'ALN et secrétaire du colonel Amirouche. M. Attoumi est auteur notamment de deux tomes sur «Le colonel Amirouche : Entre légende et histoire» et «Le colonel Amirouche: A la croisée des chemins»), ainsi que de «Avoir 20 ans dans les maquis» (son journal de guerre).