Des centaines de personnes habitant les chalets implantés à la sortie ouest de la ville de Réghaïa (20 km à l'est d'Alger) ont occupé avant-hier la rue où ils ont manifesté leur colère contre les retards pris quant à leur recasement dans des logements en dur. Les protestataires ont coupé plusieurs axes routiers, provoquant d'énormes embouteillages dans divers quartiers de la ville. La route menant vers Rouiba a été bloquée durant toute la journée à l'aide de pneus enflammés et autres objets hétéroclites. Comme à l'accoutumée, ce sont les services de sécurité qui sont intervenus pour calmer les esprits. En vain. La tension a monté d'un cran à plusieurs reprises. Les forces de l'ordre semblent avoir reçu des instructions très fermes de ne pas entrer en conflit avec les manifestants de peur d'envenimer les choses. Cette action de protestation a été justifiée «par la non-tenue des promesses qui nous ont été faites il y a plusieurs années pour nous octroyer des logements répondant à nos besoins». Les habitants n'arrivaient plus à contenir leur colère et accusent les autorités d'avoir favorisé les résidants du site Bouraâda qui ont été relogés récemment. Certains d'entre eux précisent avoir été informés qu'ils ne sont pas concernés par l'opération de relogement qui sera entamée dans les prochaines semaines par la wilaya d'Alger. La route longeant la zone industrielle de Réghaïa a été fermée jusqu'en fin d'après-midi. Des milliers d'automobilistes ont dû faire un long détour via la RN24 ou la RN05 pour rallier leur destination. Le calme n'est revenu que vers 17h, après l'arrivée d'une délégation de responsables de la wilaya. «On nous a expliqué que les rumeurs ayant été à l'origine de cette action sont infondées. Et nous serons, selon eux, relogés au même titre que tous les résidants des chalets, mais sans préciser de date», nous diront quelques protestataires qui n'écartent pas de revenir à la charge si aucune décision n'est prise pour mettre un terme à leurs souffrances.