La 5e édition de la Convention France-Maghreb, qui se tiendra le 1er février à Paris, constitue un espace opportun pour dynamiser les relations franco-maghrébines qualifiée d'« enrhumées », par Mohamed El Ouahdoudi, fondateur de ladite convention, qui a animé hier une conférence de presse à l'hôtel Sofitel, à Alger. En guise de comparaison, M. Ouahdoudi souligne que « les échanges intermaghrébins ne représentent que 2% alors que le volume des échanges entre la France et l'Allemagne est de l'ordre de 60% ». En dépit de la léthargie qui caractérise, donc, cet espace, la convention s'emploie, lors de sa version 2006, à apporter une empreinte riche en instituant un baromètre en faveur des chefs d'entreprise du pourtour France-Maghreb. Cette nouveauté consiste à rassembler quelques 250 opérateurs autour d'un sondage sur la portée des projets franco-maghrébins et le climat des affaires. L'édition tente, aussi, d'instaurer un partenariat entre les chefs d'entreprise des deux rives de la Méditerranée. L'importance de ce forum économique s'illustre par la présence du ministre de la Participation et de la Promotion des investissements, Hamid Temmar. Parmi les objectifs assignés à cette édition, M. El Ouahdoudi indique viser à apprendre aux entreprises maghrébines, notamment algériennes, à mieux prospecter le marché français et pourquoi pas européen. « Nous voulons également assurer une meilleure mobilité des ressources humaines », dira le conférencier qui tend à ce que des Algériens de nationalité française ou émigrés puissent occuper de hautes fonctions à la tête des grandes entreprises installées en Algérie. Sur le même chapitre, les initiateurs de cette édition espèrent la signature par le ministre algérien de l'Emploi de la convention « Espace emploi international français », ce qui permettra à 500 Algériens de bénéficier d'une formation pointue en France pour pouvoir monter leurs entreprises en Algérie avec moins de risques. La convention a été déjà signée par la Tunisie, le Maroc, la Suisse et le Canada. La formation prodiguée en France se concentre sur le BTPH et la restauration. La Convention France-Maghreb a permis l'installation en Algérie de l'entreprise américaine Brinks, ce qui est générateur de quelque 2000 postes d'emploi dans le transport de fonds et l'aéroport. Au sujet des contraintes, avoue l'orateur, les entreprises maghrébines manquent d'expérience et d'initiative dans le montage des affaires. M. El Ouahdoudi plaide pour la création d'un cursus commun des universités maghrébines pour permettre à plus de 200 étudiants par an d'interchanger leurs connaissances universitaires. Un témoignage éloquent a été rendu par l'ambassadeur d'Algérie en France, en présentant sa « gratitude » aux promoteurs de ces rencontres France-Maghreb qui sont en train « de pousser les politiques vers davantage d'audace et d'initiatives » pour construire un Maghreb qui constitue non seulement un défi, mais une nécessité.