Les nombreux atouts dont jouit la localité ne semblent pas être exploités à bon escient, ce qui pousse ses habitants à recourir à la protestation pour dénoncer les déficits dans plusieurs secteurs, surtout en matière de logement. Réceptacle de tous «les points noirs», comme aiment à les nommer les autorités, la commune d'El Bouni n'assume pas les mutations générées par la dynamique impulsée à son développement, notamment après que la cité, l'une des plus grandes du pays, a été élue pour abriter le grand pôle universitaire en cours d'achèvement. Et ce n'est pas un hasard si les manifestations de colère y sont cycliques. Les exclus du logement social s'expriment souvent violemment en prenant pour cible les institutions. La protestation du week-end dernier est révélatrice des contraintes auxquelles la commune fait face. Ses atouts multiples, en l'occurrence un potentiel industriel non négligeable, une position stratégique et l'infrastructure aéroportuaire, ne sont pas parvenus à l'extirper de son sous-développement. Ces richesses ne semblent pas être exploitées à bon escient, du moins afin de pouvoir répondre aux attentes multiples et résorber le déficit dans plusieurs secteurs. Contrairement au chef-lieu qui bouge et se métamorphose progressivement, les agglomérations périphériques continuent à vivre dans la désolation, en dépit de l'effort visant à réduire l'écart. Toutefois les perspectives se dessinent à grands traits à la faveur de la réalisation du grand pôle universitaire qui avance à un rythme plus ou moins soutenu et des habitations qui poussent comme des champignons. Ce sont les contours de la future ville universitaire qui se perçoivent clairement et qui prédisent des changements dans le paysage de la commune, laquelle n'arrive pas encore à se départir du fardeau «offert » par les autorités dans les années 1980, quand la décision a été prise de transférer les baraques qui ternissaient l'image du centre de Annaba. En clair, la commune pâtit de la présence sur son sol du nombre le plus important d'habitations précaires. El Bouni regroupe quelque 24 agglomérations et pratiquement, tous les sites d'habitations sont recensés précaires. Cette situation est d'autant plus problématique que la commune enregistre chaque année des demandes de logements.