Le spectre de la grève plane toujours sur le secteur de l'éducation. Le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) a choisi la protestation pour se faire entendre. Le bureau national du syndicat s'est réuni vendredi dernier et a décrété le retour à la grève dès la première quinzaine du mois d'octobre. «Nous avons opté pour la radicalisation de notre action et pour une grève dure, dont la date exacte sera arrêtée en concertation avec d'autres syndicats de la Fonction publique, notamment les corps communs, les intendants, les adjoints de l'éducation...», a expliqué M. Meriane. Le malaise dans le secteur de l'éducation est profond, estime-t-il. Et d'énumérer une multitude de problèmes auxquels sont confrontés les enseignants et les élèves ; il cite le calvaire des enseignants du Sud, particulièrement ceux de Tamanrasset et Illizi. «L'exode rural en Libye a crée un sérieux problème au niveau de ces régions. 50 élèves sont entassés dans une salle de classe. Ce n'est pas normal puisque l'élève ne peut pas assimiler et si l'enseignant n'est pas à la hauteur de sa mission, c'est qu'il ne peut pas enseigner dans ces conditions», se révolte M. Meriane, qui demande aux autorités de prendre en charge ce phénomène. Revenant à la plateforme de revendications, le porte-parole du Snapest et ses militants ont manifesté leur volonté d'arracher le régime indemnitaire. «Nous avons été les premiers à revendiquer un régime indemnitaire digne d'un enseignant. Les autres secteurs nous ont emboîté le pas. Ils ont eu gain de cause puisque les pouvoirs publics ont pris en charge leurs doléances, alors que nous, nous sommes restés à la traîne. Nous demandons nos droits car nous sommes les derniers de la classe en matière de rémunérations», affirme M. Mériane, qui regrette les tergiversations du ministère de tutelle. Pour le Snapest, un seul dossier a été tranché par les pouvoirs publics, celui des œuvres sociales, le département de Benbouzid ayant opté pour la décentralisation de la gestion et la constitution de commissions au niveau des établissements scolaires. Quant au dossier épineux du régime indemnitaire, rien de nouveau. Le Snapest – c'est là l'avis de plusieurs autres entités syndicales – insiste sur l'alignement des salaires des travailleurs de l'éducation sur ceux des autres secteurs. «Nous n'avons pas encore obtenu satisfaction sur ce point», a révélé M. Meriane. Le Snapest, qui estime que le régime indemnitaire, principale revendication, est une injustice à «corriger et rattraper», exige une indemnisation avec effet rétroactif au 1er janvier 2008. Le recours à la grève serait ainsi motivé par le manque à gagner concernant les primes, notamment l'indemnité d'amélioration des tâches complémentaires (IATC) qui a été «négociée et étudiée» par la commission ad hoc, relève M. Meriane. Ce dernier réclame la révision à la hausse de la prime de scolarité, actuellement fixée à 800 DA. Jugée «dérisoire», celle-ci devrait être augmentée à 3000 DA et généralisée à tous les fonctionnaires de l'éducation. Aussi, M. Meriane appelle à l'accélération de la définition de l'indemnité compensatoire de zone et celle des postes du Sud. Il dénonce, dans ce sens, la marginalisation et l'exclusion des fonctionnaires du Sud. Le premier responsable du Snapest déplore, par ailleurs, que les primes soient calculées en fonction des anciens salaires de base.