C'est officiel, le prix du ticket de métro est fixé à 50 DA ont indiqué, hier, dans un communiqué commun, l'Entreprise du métro d'Alger (EMA) et la société RATP El Djazaïr. Ce prix «unique» permettra aux usagers d'effectuer un «aller simple» sur la ligne 1 du métro d'Alger reliant les deux stations terminus, Grande-Poste (centre-ville) et Haï El Badr (Kouba), ajoute la même source. Les deux entreprises soulignent que «le ticket unique est destiné aux clients qui voyagent occasionnellement».Aucune précision, par contre, n'a été fournie sur les critères de calcul. Le gouvernement a-t-il pris en compte le pouvoir d'achat en érosion constante des citoyens ? Une chose est sûre : le prix du ticket du métro décidé par les autorités dépasse de loin celui des transports collectifs publics ou privés. En juillet dernier, le ministre des Transports, Amar Tou, avait rappelé que le fonds de soutien aux transports collectifs, qui intervient déjà dans le soutien des prix de l'Etusa et du tramway d'Alger, sera également sollicité pour soutenir la tarification du prix du ticket de métro. «Nous disposons actuellement de ressources financières suffisantes pour pouvoir répondre à notre ambition d'offrir aux Algériens un moyen de transport à un prix raisonnable», avait déclaré M. Tou. Ceci dit, des réductions ainsi que des formules d'abonnement pour des déplacements réguliers avec une périodicité d'une semaine ou un mois sont proposées aux usagers. Permettant de voyager 10 fois, le tarif d'un «ticket 10 voyages» est fixé à 400 DA, soit une réduction de 20% par rapport au prix du ticket unique, indique le communiqué. Pour un abonnement hebdomadaire pour une personne qui ferait un aller-retour quotidien six jours sur sept, le prix est fixé à 540 DA, soit une réduction de 10% par rapport au prix du ticket unique, selon les deux entreprises qui considèrent que «cet abonnement permet aussi un nombre de voyages illimités pendant sept jours consécutifs». Le prix de l'abonnement mensuel s'élève à 1820 DA, soit une réduction de 30% par rapport au ticket unique. Le détenteur de cet abonnement est autorisé également à effectuer un nombre de voyages illimités pendant 30 jours consécutifs. A en croire l'EMA et la société RATP El Djazaïr, les titulaires de ces abonnements bénéficieront d'une «technologie évoluée, identique aux grandes métropoles comme Paris, Londres et Tokyo, avec une carte sans contact, personnalisable et rechargeable, qui permet de franchir plus rapidement les lignes de contrôle». Début septembre, la société RATP-El Djazaïr, qui assure l'exploitation du métro, avait procédé à la mise en marche de la ligne 1. Après l'achèvement des phases d'essais mécaniques, dynamiques et ceux des différents systèmes, RATP-El Djazaïr a lancé son exploitation non commerciale, une opération qui s'étalera sur quelques semaines. Son ouverture définitive au public est prévue pour novembre prochain après… trente ans d'attente. Les travaux du métro d'Alger, entamés au début des années 1980, avaient été suspendus pendant plusieurs années avant d'être relancés au milieu des années 2000. La réalisation du projet du métro d'Alger a coûté 90 milliards de dinars, soit 1,2 milliard de dollars, selon des chiffres officiels. D'une longueur initiale de 9,5 km, la ligne 1 desservira dix stations implantées dans les communes de Bachdjarah, El Magharia, Hussein Dey, Sidi M'hamed et Alger-Centre. Le projet comprend plusieurs extensions en vue d'atteindre, en 2020, un réseau de 40 km allant de Dar El Beïda à Draria. La sécurité du métro sera assurée par 800 policiers et agents de sécurité.