Huit familles résidant au 33, boulevard Cervantès, à Belouizdad, sont en passe de se faire expulser des logements qu'elles occupent depuis des dizaines d'années. L'expulsion, décidée par le wali délégué de Hussein Dey le 4 janvier dernier, se fera avec l'appui de la force publique et devrait « théoriquement » intervenir aujourd'hui, puisque ces familles ont reçu des services de la police « l'ordre » d'évacuer les lieux aujourd'hui. La nouvelle a en effet pris de court les résidants du viel immeuble car, disent les concernés, « nous n'avons pas où aller et se retrouver à la rue avec femmes et enfants est pour nous inacceptable ». Le motif « officiel », avancé par les autorités, comme indiqué dans les documents de mise en demeure, dont étaient destinataires les chefs de famille est « l'effraction ». Un argument qui laisse « perplexes » les candidats à l'expulsion car, se défendent-ils en faisant valoir une panoplie de documents et autres factures : « On ne peut pas nous accuser d'un tel fait, car cela relève plus de l'absurde que d'autres choses. Nous habitons ces appartements depuis des générations et occuper par effraction sa propre demeure est un motif qui ne tient pas la route », affirme un des habitants. Seize familles résidaient auparavant dans l'immeuble. Ebranlé par les séismes , ce dernier est classé par les services du Contrôle technique, le CTC, au rang des bâtiments à démolir, huit d'entre ces familles ont été orientées quelque temps après le tremblement de terre vers les chalets de transit de Bordj El Bahri, les autres sont restées sur place. « Nous ne savons plus quoi faire (...). Nous sommes prêts à quitter ces endroits si un relogement nous est proposé, mais pas question de se laisser jeter dehors sans solution de rechange. Plutôt voir s'effondrer cette bâtisse et nous dedans que de me voir avec mes gosses à la rue », crie-t-on de désespoir. Reste à espérer que les autorités se décident soit à observer la trêve hivernale en matière d'expulsion ou à trouver une solution de rechange qui saura épargner à ces familles les affres de la rue...en plein hiver !