Une vaste campagne de sensibilisation en matière d'écologie et de santé serait une solution pour sauver les rares terres encore arables. A Bazer Sakhra, la dégradation continue. Cette localité louée par les chanteurs et les poètes se meurt chaque jour davantage sous le poids dévastateur du béton et des eaux usées provenant de la ville d'El Eulma. Son environnement est au plus mal et le paysage est totalement transformé. Les vergers, les plaines, les potagers et l'élevage qui faisaient naguère la fierté de cette contrée à vocation agricole, ne sont plus qu'un vague souvenir. Tout a changé, et l'environnement a subi un sacré coup. Et pour cause, les eaux usées d'une importante ville comme El Eulma où vivent plus de 300 000 âmes, se déversent quotidiennement sur cette contrée située à 6 km au sud non loin de la montagne Brao (1100 m). Les oueds Djihad du côté est, et Sareg, côté ouest, charrient toutes sortes de déchets et ordures, finissant leur course dans le chott Lefrein entre Bazer Sakhra et Aïn Lehdjar, une zone humide classée mais qui fait face à ce véritable poison, mortel pour sa faune et sa flore, et ce, malheureusement, depuis plus de 5 décennies. Dans cette commune, le péril est réel, il a été mainte fois dénoncé par les citoyens, en vain. Eté comme hiver, les riverains vivent un véritable calvaire en raison des odeurs nauséabondes et de la prolifération des moustiques et des rats. De nombreuses maladies de la peau sont recensées chaque année parmi les habitants des mechtas situées tout le long des oueds, notamment ceux de Cheurfa, Lebasha, Lektafa … l'irrigation illicite est une pratique courante, qui, hélas, a encore pris de l'ampleur. L'irrigation des cultures maraîchères, pratique utilisée par des individus sans vergogne, est un phénomène grave, dans la mesure où il représente un danger pour la santé publique. En effet, à l'aube des moteurs enfouis sous terre se mettent en marche et chaque parcelle de terre reçoit sa part d'eau noirâtre et pleine de germes. Evidemment, tout se fait en catimini mais toujours est-il que tout le monde a eu vent de ces pratiques criminelles, sauf les responsables qui en ont la charge du contrôle. Il y a quelque temps, un vaste réseau de ce trafic a été démantelé par la gendarmerie de la brigade de cette commune à l'issue d'une vaste opération sans pour autant complètement éradiquer le phénomène, pour la simple raison que l'affaire est juteuse et que les trafiquants ont la peau dure. Dans cette localité, un désastre écologique n'est pas à écarter si rien n'est fait pour stopper cette dérive. Déjà la nappe phréatique en a subi le contrecoup, et de nombreux puits sont pollués, sans parler de l'environnement qui a enregistré des dommages considérables. La livraison de la nouvelle station d'épuration, que tout le monde attend avec impatience, sera-t-elle salutaire pour le potager des Hauts-Plateaux, dont ne subsiste plus que le nom ?