Soumis depuis maintenant des années aux sempiternels problèmes de la poussière émanant des différentes carrières d'agrégats implantées au flanc de la montagne Brao, les habitants de la mechta Tilef dans la commune de Bazer Sakhra, située à quelques encablures au sud de la ville d'El Eulma font face, désormais, à d'autres problèmes, notamment ceux occasionnés par les explosifs dont les répercussions ont eu des effets désastreux sur leurs habitations. Selon certains, les murs sont totalement fissurés et menacent de s'écrouler à tout moment. De nombreux cas de maladies dont l'asthme, touchent les gens de ce village qui, malheureusement, a perdu sa vocation agricole sous l'effet des poussières de plus en plus envahissantes. Les citoyens, qui ont ras-le-bol de cette situation, ont saisi les autorités de la commune pour trouver une solution à leur problème malheureusement leurs doléances sont restées sans suite. Et comme pour enfoncer le clou, les concessionnaires des carrières redoublent d'efforts en exploitant à font le gisement d'agrégats dont la demande est de plus en plus importante au niveau de la ville d'El Eulma, une ville en plein boom économique. Il est à noter que cette localité de Tilef qui fait partie de la commune de Bazer Sakhra, connue depuis toujours pour sa vocation agricole, naguère berceau des nomades, elle fut immortalisée par le poète populaire de Sidi Khaled, Mohamed Benguitoun dans son long poème écrit en 1878 à Sidi Khaled (Biskra) dans une langue dialectale rythmée et somptueusement imagée consacrée à sa contemporaine Hizia dont les feux de l'amour entre elle et son cousin Saïd se sont allumés dans cette contrée de Bazer Sakhra non loin de mechta Tilef. Une statue immortalisant cette belle histoire romantique a été érigée au mois de juin 1995 à l'occasion du premier festival consacré aux amours de Hizia la Hilalienne par l'association Affek. L'endroit est devenu depuis, le lieu de pèlerinage pour la gent féminine. Cette localité n'a pas fini de subir les effets de destruction notamment par l'envahissement du béton au point où de vastes espaces et ces terres à haute valeur agricole ne sont aujourd'hui qu'un vague souvenir. Bazer Sakhra est devenue à vue d'œil un fatras de béton hideux. Du coup, les prix du foncier ont pris des proportions extraordinaires puisque le mètre carré avoisine les 4000 DA dans l'ensemble de la commune. L'endroit est fort prisé par les investisseurs en raison de la saturation au niveau de la ville d'El Eulma. Si rien n'est fait pour stopper cette situation, dans quelques années à peine, Bazer Sakhra, le potager des Hauts-Plateaux, deviendra un amas de béton ni plus ni moins et les nostalgiques de la belle époque n'auront que leurs yeux pour pleurer.