Aucune date d'une prochaine rencontre n'a pu être fixée du fait que la partie marocaine «marque de fortes réticences » quant à la tenue d'une nouvelle réunion avant la fin de l'année 2011. Le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, a déclaré mardi à New York que la position du Maroc sur le Sahara occidental telle qu'exprimée lundi dernier par son ministre des Affaires étrangères devant l'Assemblée générale de l'ONU déforme et la réalité sur le terrain et la position de la communauté internationale, a rapporté hier l'APS. Les propos tenus par le ministre marocain des Affaires étrangères sont «une distorsion délibérée et de la réalité sur le terrain et de la position de la communauté internationale laquelle continue d'affirmer que le peuple sahraoui a le droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance», a déclaré Ould Salek, en marge des travaux de l'Assemblée générale de l'ONU. Pour le ministre sahraoui, «l'exercice sans entraves de ce droit inaliénable est la seule base juridique et politique définie par les Nations unies pour mettre fin à l'occupation marocaine» du Sahara occidental. «En ce sens, aussi bien l'Assemblée générale que le Conseil de sécurité de l'ONU ont refusé d'accepter la soi-disant proposition» appelée «autonomie» que le Maroc «offre comme solution à un conflit de décolonisation, car cette proposition s'inscrit dans le cadre de l'hypothèse irréaliste et irréalisable de considérer le Sahara occidental comme faisant partie du royaume du Maroc», a-t-il poursuivi. A ce propos, a-t-il noté, «les décisions de l'ONU et de l'Union africaine et l'avis de la Cour internationale de justice sur le Sahara occidental ont nié au Maroc toute possibilité de légitimer son occupation militaire de notre pays, qui est aujourd'hui un Etat membre à part entière de l'Union africaine, dont l'intégrité, l'indépendance et la souveraineté territoriales sont protégées par le droit international et par le combat mené par le peuple sahraoui à travers l'Histoire». Le Maroc, «par son obstruction au référendum d'autodétermination contenu dans le mandat de la Minurso et par sa politique de violation des droits de l'homme à grande échelle dans les zones occupées de notre pays, est aujourd'hui un Etat hors-la-loi international», a affirmé le ministre sahraoui. Rabat «hors-la loi» D'ailleurs, a-t-il observé, «la vague de répression déclenchée dimanche dernier dans la ville occupée de Dakhla, où deux citoyens civils sahraouis ont été tués et des dizaines d'autres ont été blessés par la répression combinée de l'armée d'occupation et des colons, ne laisse pas de doutes sur la nature colonialiste de la présence marocaine dans notre pays». «C'est dans ce cadre, qui apparaît hautement provocateur, que le ministre marocain des Affaires étrangères, en ignorant la position de l'Union africaine et en faisant une lecture cynique des leçons» découlant du «printemps arabe», «a osé demander devant l'Assemblée générale le soutien des Etats membres à son désir de faire partie du Conseil de sécurité», s'étonne Ould Salek. Selon lui, «un tel appel porte en lui-même une invitation à offrir à la politique d'agression et de violation des droits de l'homme engagée par le Maroc contre notre peuple un siège au Conseil de sécurité». «Le peuple sahraoui et la communauté internationale partagent une vision et un objectif communs, qui est la défense du droit international applicable à un conflit de décolonisation, et le temps est venu pour faire face avec détermination aux manœuvres et tergiversations marocaines», a-t-il soutenu. Par ailleurs, une source diplomatique sahraouie a indiqué que suite à la répression marocaine menée contre des civils sahraouis dans la ville occupée de Dakhla depuis dimanche dernier, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a dépêché dans cette localité son représentant spécial pour le Sahara occidental, Abdelaziz Hani, qui réside à Al Ayoune, afin de s'enquérir de ces événements tragiques. A rappeler que le président sahraoui, Mohamed Abdel Aziz, a appelé Ban Ki-moon à intervenir immédiatement pour sauver de la répression marocaine la vie des civils sahraouis sans défense dans cette ville sahraouie. En outre, l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, présentera le 11 octobre prochain son rapport devant le Conseil de sécurité sur le processus des négociations entre le Front Polisario et le Maroc. A ce propos, le représentant du Front Polisario à l'ONU, Ahmed Boukhari, a indiqué que la partie sahraouie a exprimé à Christopher Ross sa pleine disponibilité à prendre part à un nouveau round de négociations avec le Maroc. Cependant, a-t-il avancé, aucune date d'une prochaine rencontre n'a pu être fixée du fait que la partie marocaine « marque de fortes réticences » quant à la tenue d'une nouvelle réunion avant la fin de l'année 2011, la dernière ayant été tenue en juillet dernier à Manhasset (New York). La 4e Commission de l'ONU pour les questions de décolonisation, dont celle du Sahara occidental, tiendra ses travaux du 3 au10 octobre prochain.