Grandiose événement que la République arabe sahraoui démocratique (Rasd) s'apprête à fêter aujourd'hui dans le territoire libéré de Tifariti. Il s'agit de la célébration du 35e anniversaire de la proclamation de la Rasd où le peuple continue à lutter pour se libérer du joug colonial imposé par le Maroc depuis 1957. Le ministre sahraoui des Affaires étrangères Mohamed Salem Ould Salek a indiqué hier lors d'un point de presse que «la patience du peuple sahraoui a des limites», insistant sur le fait que l'entêtement du royaume alaouite qui persiste dans ses visées expansionnistes en considérant le Sahara occidental comme partie intégrante de son territoire ne peut durer éternellement. «Le peuple sahraoui exige la fin de la colonisation», affirme encore le conférencier en mettant en avant que «la paix et la stabilité dans le Maghreb sont tributaires de la résolution du conflit qui oppose la Rasd au Maroc». «Cette résolution doit se traduire par la reconnaissance des droits légitimes du peuple sahraoui à jouir de sa liberté», a-t-il ajouté, en avertissant que «tous ceux qui veulent créer des obstacles devant la marche du peuple sahraoui vers la liberté se trompent». Le chef de la diplomatie sahraouie accuse le Maroc d'être «le seul pays dans la région du Maghreb qui ne respecte pas les frontières de ses voisins». L'année 2011 s'annonce déterminante pour la lutte du peuple sahraoui pour le recouvrement de son indépendance, selon Ould Salek qui annonce la tenue, en avril prochain, d'une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies où la question du Sahara occidental sera à l'ordre du jour. Le peuple sahraoui espère beaucoup de cette réunion. «Nous avons beaucoup d'espoir quant à voir la réunion d'avril du Conseil de sécurité se traduire par des signaux positifs et favorables à notre cause», affirme Ould Salek, avertissant que dans le cas contraire, «la lutte se radicalisera et la reprise des armes n'est pas à écarter». Le cessez-le feu a été décrété entre le Front Polisario et le Maroc en 1991. L'année en cours verra également l'organisation du congrès de la Rasd dont la date n'a pas encore été fixée. Une telle décision sera au menu du congrès de la Rasd au sujet duquel le ministre Ould Salek a affirmé que «toutes les options seront possibles». Le même intervenant invite en outre le Maroc à tirer des leçons des derniers développements qui agitent le monde arabe en insistant que «la volonté des peuples ne peut être réprimée longtemps». Il dénonce par ailleurs l'accord de pêche qui a été signé entre le Maroc et l'Union européenne (UE) incluant les eaux territoriales de la Rasd, qu'il a qualifié de violation des conventions internationales. De notre envoyé spécial Karim Aoudia