On le savait déjà et un rapport qui conclut un fastidieux travail vient le confirmer. La région méditerranéenne est exceptionnelle pour sa richesse botanique. Elle a pourvu en graines le croissant fertile (Iran-Irak, Moyen-Orient, Delta du Nil, Haute Egypte) où est née l'agriculture il y a 10 000 ans et aujourd'hui, les principales espèces végétales à la base de l'alimentation de l'humanité proviennent de cette région. Aujourd'hui, on ne nie plus son extraordinaire biodiversité, patrimoine de l'humanité, pour ce qu'elle représente comme alternative pour l'alimentation, la santé et les biotechnologies de l'avenir. Un nouveau rapport publié en juin par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), le Word Wildlife Fund (WWF) et Plantlife montre que la zone méditerranéenne réunit plus de 207 Aires d'importance pour les plantes (IPA). Des zones qui rivalisent pour la richesse de ses espèces végétales, qui soutiennent forcément une richesse animale, avec celles trouvées en Europe, en Asie ou en Amérique. Réalisé avec des équipes provenant de 11 pays autour de la Méditerranée méridionale et orientale, le rapport répertorie pour la première fois 33 IPA en Syrie, 20 au Liban, 20 en Egypte, 21 en Algérie, 13 en Tunisie et 5 en Libye. Dans beaucoup de ces pays, ces paysages riches en espèces fournissent aussi des ressources vitales pour les communautés locales. 65% des IPA contiennent des espèces endémiques, dont certaines qui ne poussent que dans une zone parfois réduite à quelques kilomètres carrés. L'Algérie, le Maroc, le Liban, la Syrie et la Libye ont été identifiés comme les plus remarquablement riches dans leur diversité en plantes et fleurs sauvages. Les Parc nationaux, dont la vocation première est la conservation in situ de la biodiversité, sont le meilleur outil dont s'est dotée la communauté internationale pour sauvegarder cet important capital naturel. Ceux de la Méditerranée et d'Algérie en particulier sont par conséquent doublement concernés. Le rapport note encore que beaucoup de ces pays sont dans l'instabilité politique et les conflits, et que les principales menaces pour API de la région comprennent le surpâturage (67% des sites sont touchés), la déforestation, le développement touristique, l'agriculture intensive arable et la collecte insoutenable de plantes pour la médecine et les utilisations culinaires.