Le dépôt de candidature de cadres gestionnaires des quelques entreprises publiques qui survivent encore, celle de l'ancien président cité dans une affaire de visas Schengen établis au profit de faux commerçants et dont la collaboration avec l'armée coloniale et, au lendemain de l'indépendance à ce jour, avec les services de renseignements français a été prouvée, marquent le surprenant engouement de plusieurs centaines de commerçants pour le renouvellement des instances dirigeantes de la chambre. Il y a enfin, la décision quelque peu tardive du ministère du Commerce à inscrire l'obligation de la présentation du casier judiciaire n°2 pour l'acceptation de toute candidature. Tous ces faits ont mis en ébullition la place économique régionale et le siège de la CCI Annaba. Celle-ci semble être une place forte à conquérir au regard des enjeux importants qu'elle représente. D'où l'impression de nombreux opérateurs économiques affirmant que l'institution est affectée par divers troubles du comportement. « A quelques jours du délai de la clôture du dépôt des candidatures, des centaines de commerçants se sont présentés pour s'inscrire sur la liste des adhérents de la CCI, cette démarche animée par des candidats implique que les enjeux sont importants. Ces trois dernières années, la CCI Annaba a fonctionné sans président. Celui issu des dernières élections avait été limogé par le ministère du Commerce pour ses liens étroits prouvés avec l'armée coloniale et les services de renseignements d'une puissance étrangère. Depuis, son remplaçant, un vice- président issu de la wilaya de El Tarf, n'a pas présidé une seule réunion ni participé à une quelconque action de l'institution », a avoué Abdelhamid T., industriel à Annaba. C'est dire que le sort de la CCI Seybouse, après le 19 janvier, préfigure celui d'autres pièces importantes de notre économie indispensables pour compléter le puzzle de la recomposition du paysage industriel et financier algérien. Les représentants locaux du ministère du Commerce ne cachent pas leur agacement ni leurs craintes de voir revenir les incompétences et les opportunistes. Ils se sont réunis ce dernier samedi pour dépoussiérer les 41 dossiers de candidature déposés avant l'échéance des délais. Sur le terrain, la campagne électorale fait déjà rage. Le monde patronal local a, de son côté, réagi. Plusieurs industriels ont décidé de riposter en s'opposant sur tous les fronts et surtout sur le terrain juridique à ceux, parmi les prétendants aux élections, uniquement intéressés par des ambitions personnelles. Du côté de la direction qui assume la fonction exécutive de la CCI, le rendez-vous du 19 janvier sera déterminant pour l'avenir de l'institution qui se veut un forum de rencontres pour tous les opérateurs économiques quelles que soient l'envergure et l'importance de l'activité. Pour atteindre ce but, les gestionnaires de la CCI ont déjà élaboré un programme d'action pour l'année 2006. Il prévoit, entre autres, la promotion de la réflexion stratégique basée sur les nouveaux concepts et pratiques de management, susciter l'application sur le terrain des outils de gestion, l'organisation des échanges de visites dans les entreprises, de séminaires, de forums et de foires, multiplier les contacts avec les CCI au plan national et international et imposer la représentation des membres de la CCI sur l'ensemble des terrains des activités économiques dont les ports et aéroports. Bien que la réflexion ne soit pas encore engagée quant à la création d'un tribunal du commerce, à l'image de ceux de tous les pays CCI du monde, plusieurs adhérents de la CCI Seybouse en font référence dans leurs discussions.