Le 19 janvier 2006 auront lieu les élections des membres des Chambres de commerce et d'industrie (CCI) à travers tout le pays. Le délai de dépôt des candidatures est arrivé à expiration samedi dernier. Dans le lot des candidats de la CCI Seybouse Annaba figure l'ancien président Zekri Brahim. Il avait été limogé de ce poste à la suite de nombreux scandales dont celui de l'établissement de visas au profit de faux commerçants moyennant contrepartie financière. Egalement parce qu'il a été prouvé qu'il s'agit d'un ancien supplétif de l'armée française : Service d'action sociale (SAS) durant la guerre de libération et agent des services de renseignements français en Algérie. Ce qu'indique du reste l'attestation de travail établie et signée le 23 août 1960 par le sinistre lieutenant colonel Gabriel Bigeard. Durant la guerre de libération, Bigeart était un tortionnaire auteur de nombreux assassinats de moudjahidine dont celui du martyr de la révolution Larbi Ben M'hidi. Ayant qualité d'attaché médico-social, Zekri Brahim assistait les tortionnaires de l'armée française d'occupation (il l'avait lui-même reconnu devant les magistrats lors d'une audience du tribunal correctionnel de Annaba où il s'était présenté en victime de diffamation contre un journaliste). Au lendemain de l'indépendance, il avait réussi à tromper ou à corrompre les différents services chargés des enquêtes d'habilitation. Elu président de l'union des commerçants de Annaba, ce harki noyauta les organisations et associations civiles. Ce qui lui avait permis de côtoyer les responsables locaux et nationaux dont des walis et des ministres. Ce dont il profita pour se faire désigner membre de la direction exécutive de wilaya. Cette situation donna un plus à son arrogance en tout lieu et à tout moment, y compris devant de hautes personnalités de l'Etat lors des visites officielles. « Considérez Monsieur l'ambassadeur que vous avez en moi, président de la CCI Seybouse, un compatriote », avait-il affirmé publiquement, toute honte bue, à un ancien ambassadeur de France en Algérie lors d'une réunion de travail tenue au siège de la CCI Seybouse. La longue investigation du journaliste qu'il avait poursuivi en justice mettra fin à ses agissements. La mission réelle en Algérie de ce triste sire fut ainsi dévoilée à l'opinion publique lors du procès. Certain de l'impunité, Zekri Brahim avait poussé son outrecuidance jusqu'à affirmer à la barre du tribunal être une « victime du devoir » pour l'Algérie. La présentation par le journaliste au magistrat de la carte d'assurance sociale précisant sa fonction de supplétif SAS durant la guerre de libération, son attestation de travail signée par le Lt colonel Gabriel Bigeard et la liste des collaborateurs de l'armée française établie par le ministère algérien de la Justice soulignant que Zekri Brahim et son frère Abdallah avaient porté atteinte à la lutte de Libération nationale mirent fin à ses gesticulations. Le journaliste exhiba également deux lettres adressées en 1996 par Mustafa Benmansour (wali de Annaba à l'époque) au ministre de la Défense nationale et au ministère de l'Intérieur. Dans ces deux correspondances, le wali signalait que Zekri Brahim membre de la DEW avait volé des documents confidentiels du cabinet de la wilaya pour les remettre aux services de renseignements d'une puissance étrangère. Entre autres preuves accablantes quant à la collaboration de Zekri Brahim avec l'armée coloniale, le même journaliste présenta la décision du ministère algérien et une correspondance des services de l'APC datée du 13 octobre 2002 de Annaba soulignant toutes deux que Zekri Brahim et son frère Abdallah sont déchus de leurs droits civiques. Toutes ces informations appuyées de documents authentiques n'ont pas été prises en considération par les membres de la commission de wilaya. Amnésiques quant au passé de Zekri Brahim durant la guerre de libération, les mêmes membres avaient oublié que c'est sur décision du ministère du Commerce que ce harki avait été déchu de la présidence de la CCI Seybouse. Son dossier de candidature a été retenu. Ce qui entraîna la réaction des enfants de chouhada. Ils ont aussitôt alerté les services du ministère de l'Intérieur et celui du Commerce. D'où le fax transmis par ce dernier imposant la présentation du casier judiciaire n°2 pour tout candidat. Entre temps, Zekri Brahim avait sensibilisé de nombreux jeunes titulaires du registre du commerce pour adhérer à la CCI dans le but évident d'être élu.