Le problème des médecins algériens en néphrologie, et autres spécialités, exerçant à l'étranger, se pose avec acuité d'autant plus qu'il est recensé 15 000 insuffisants rénaux en attente de soins appropriés. Plus de 200 participants ont assisté, jeudi, à la tour centrale de Chelghoum Laïd, à la 27e journée régionale médicale. D'éminents spécialistes ont pris part à cette manifestation scientifique organisée par l'Union médicale algérienne (UMA). L'insuffisance rénale, la dialyse et la transplantation d'organes, ont été les sujets dominants qui ont suscité des débats fort relevés. Dans son remarquable exposé, le Pr. Abdelhamid Aberkane a mis l'accent sur la problématique de la dialyse et de la transplantation en Algérie. «Il est impératif; explique-t-il, que les institutions sanitaires aillent dans le sens de l'amélioration continue de la qualité des soins et s'investissent dans la mise en œuvre d'une épidémiologie de l'insuffisance rénale, entre autres pathologies». L'orateur a aussi soulevé le problème des financements insuffisants et des déficits énormes du secteur privé utile par rapport à la Tunisie et au Maroc. «L'Algérie compte 15 000 insuffisants rénaux, dont 1000 nouveaux cas/an qui sont dans le besoin urgent de soins appropriés», a-t-il relevé. Il a de même regretté que «80% de nos élites médicales ayant subi leur formation en France dans la néphrologie et la transplantation rénale exercent à l'étranger». Le Pr. Aberkane a enfin déploré les cas de transplantation sans comptabilité et dans des conditions dramatiques de ressortissants algériens en Irak. Abordant le thème relatif à la prise en charge de la haute tension artérielle (HTA) au stade d'insuffisance rénale, le Pr. Farid Haddoum, du CHU Parnet, a, dans sa brève mais magistrale intervention, noté que la mortalité cardiovasculaire est très élevée chez les urémiques: «La maladie rénale chronique a pour cause l'hypertension et le diabète, et 2/3 des dialysés portent ces deux pathologies.» Il a aussi démontré comment l'hypertension tue le rein tout en rappelant que le salut des hémodialysés passe inévitablement par la prévention et la greffe rénale.