Aggoune Abdelkader est le président de l'association patronale du Club des Entrepreneurs et des Industriels de la Mitidja (CEIMI), dont le siège est à Blida. Il nous évoque, dans cet entretien, ce que fait cette association pour que les zones industrielles et d'activités soient aménagées selon les normes et mieux sécurisées. -Que fait le CEIMI pour que ses adhérents puissent activer dans des conditions convenables ? A vari dire, nous avons organisé plusieurs séances de travail avec Gestimit et c'était l'occasion pour nous de proposer des solutions quant à la gestion des zones industrielles et d'activité.En tant qu'acteurs économiques, nous sommes bien placés pour savoir ce qui manque et ce qui ne va pas dans ces zones. Malheureusement, nos nombreuses rencontres n'ont pas été suivies de concret. Certes, certains opérateurs économiques évitent de payer les charges à Gestimit. Leur raison évoquée est que cet organisme n'offre rien en parallèle en matière de service. Ils disent qu'ils sont prêts, toutefois, à être à jour, concernant les cotisations, si Gestimit se montre disponible à assurer convenablement ses missions. -Quelle est la solution donc ? Je pense qu'il faut revoir la gestion de Gestimit, laquelle semble défaillante.Cet organisme devrait faire un travail en amont pour mieux maîtriser ses missions. Il doit bénéficier d'un budget en rapport avec ses tâches et les besoins exprimés par les opérateurs économiques. Dégradation de la chaussée, absence d'éclairage, canalisation défaillantes et parfois même obstruées, insécurité, manque d'eau pour ne citer que cela sont autant de phénomènes qui ne cessent d'influer négativement sur l'activité économique et commerciale des opérateurs activant dans ces zones. Pour l'éclairage public, nous faisons souvent appel au service des APC pour nous rendre la lumière alors que cela ne relève pas de leur mission. Gestimit a mis en place un poste de gardiennage au niveau de la zone industrielle de Ouled Yaïch afin de la sécuriser. Finalement, ce poste est transformé en cafétéria ! La sécurité manque tellement dans cette zone qu'un meurtre y a eu lieu l'année dernière. Un gardien d'une société a été tué suite à un vol. -Y aura-t-il de nouvelles zones d'activités à Blida et que faut t-il faire pour qu'elle soit gérées convenablement ? Il s'agit surtout d'actifs résiduels appartenant à des entreprises dissoutes qui seront destinées aux investisseurs, et ce dans le cadre d'un travail élaboré par le Comité d'assistance à la localisation et à la promotion des investissements et à la régulation du foncier (Calpiref), lequel relève directement de la wilaya de Blida.Ce comité contribue à augmenter l'offre en matière de foncier destiné à la réalisation de projets économiques. Toutefois, cela n'est guère suffisant. Il faut penser à créer de nouvelles zones d'activité à Blida du moment où la demande y est pressante. De vastes terrains y existent et ne sont pas exploités. Blida a une vocation commerciale et industrielle et il faut la préserver et la promouvoir davantage. Il faut penser, en parallèle, à créer des établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC) pour gérer les nouvelles zones selon les normes et éviter les erreurs du passé. La création d'un nouvel EPIC chargé du nettoiement de la commune de Blida a montré ses preuves. Pourquoi pas alors généraliser cette expérience pour concerner même les zones industrielles et d'activités.