Le choix du terrain pour l'implantation d'un nouveau lycée dans la commune de Saoula n'a pas été du goût de nombreux citoyens de la localité de Baba Ali, rattachée administrativement à cette même collectivité locale. Dans une pétition rendue publique et portant 305 signatures, les habitants récusent complètement le choix du terrain fait par la commission ad hoc de la wilaya et approuvé, selon eux, par l'Assemblée communale de Saoula. « L'approbation des membres de l'Assemblée communale de la décision de la commission du choix de terrain pour le futur lycée de la commune de Saoula et leur refus de prendre en considération les doléances des habitants et des écoliers de Baba Ali, des quartiers environnants et des haouchs, sont une preuve de mauvaise gestion », écrivent-ils. Aux dires des signataires de ce document, le choix aurait été dicté par des « considérations régionalistes » qui ont pris en compte « des intérêts personnels », sans toutefois s'étaler davantage sur ces « reproches ». Les habitants demandent à ce que le nouveau lycée soit implanté à Baba Ali (dans la région ouest de Saoula) d'autant plus que, insistent-ils, cette localité est dépourvue de ce genre d'établissement. Plusieurs arguments ont été avancés par ailleurs pour justifier une telle doléance. « Les habitants de la région est de Saoula ont un lycée à leur disposition depuis 11 ans. Le terrain choisi pour le nouvel établissement est à 2,5 km uniquement de l'actuel lycée, ce qui fait deux collèges dans la région ouest », expliquent-ils. Ceux, parmi les habitants, qui demandent l'implantation de la nouvelle école dans leur région évoquent des « difficultés » pratiques quant à l'exploitation de cette nouvelle structure pédagogique. « Les différents accès qui mènent à l'endroit en question sont peu accessibles. La région indiquée n'est pas habitée. Elle manque d'infrastructures accompagnant ce projet. » Le site choisi, ajoutent-ils, est loin par rapport aux localités qui devront bénéficier de l'ouverture de ce lycée (Baba Ali, Ouled Belhadj, Guechatna, le village et les haouchs). « Pour toutes ces raisons, nous demandons l'intervention des autorités concernées afin d'ouvrir une enquête pour désigner un autre emplacement pour l'implantation du lycée en question », concluent-ils. Plusieurs sons de cloche A en croire les habitants, l'implantation du lycée dans le terrain objet du choix de la commission de la wilaya nécessitera, pour son exploitation, d'autres investissements et des réévaluations du projet. Pour rappel, le wali d'Alger, Mohamed Kébir Addou, a été clair à ce sujet : « Toute réévaluation sera désormais examinée et approuvée en Conseil des ministres », avait-il averti le 15 août 2005 à l'occasion de l'installation des nouveaux walis délégués. « Les meilleurs terrains de la capitale doivent être choisis pour la concrétisation de ce programme (2005-2009). Il n'est pas question de construire des logements ou des lycées dans des ravins comme j'ai eu à le constater personnellement », avait-il indiqué. A l'APC de Saoula, c'est un autre son de cloche. Selon Mohamed Bouras, vice-président, le choix du terrain a été fait par une commission composée d'une quinzaine de membres où l'APC a uniquement un rôle de proposition. A cet effet, la commune, indique-t-il, a proposé 3 sites, dont un dans la localité de Baba Ali, pour accueillir le futur lycée. Le site de Baba Ali a été refusé pour « des raisons techniques » (pas d'assainissement), ajoute-t-il. La commission a arrêté son choix sur un terrain situé au milieu de la commune, c'est-à-dire à 2,5 km de Baba Ali. « La priorité dans cette localité est pour la construction d'un CEM. D'ailleurs, un projet d'établissement de ce genre a été inscrit pour l'année 2006. Il ne faut pas brûler les étapes. Le projet du lycée est destiné à toute la commune. Actuellement à Saoula, il existe un seul lycée baptisé Mohamed Boudiaf et situé au centre-ville », déclare-t-il. Selon le vice-président, l'association, qui a été derrière ce qu'il appelle une « agitation », aurait dû se mobiliser pour exiger un « bus solidarité » pour le transport scolaire.