A quoi sert l'opération de boisement ornemental le long d'une artère si l'on se garde d'y prendre soin ? Comment qualifie-t-on une action d'enjolivement sur un site inapproprié et selon un calendrier en porte-à-faux avec les conditions physiologiques du végétal ? C'est ce qui nous est donné de constater, en tout cas, à travers le cadre bâti qui n'a de cesse de prêter le flanc grossièrement à la laideur de l'envahissant béton. Des arbres continuellement en dormance, à l'image de ceux de la rue Omar Lounes à Bologhine dont l'allée de platanes est abandonnée à son triste sort. Des plants à l'aspect malingre meurent en silence - à cause d'un sevrage précoce - ou encore les souffreteux et chétifs palmiers qui longent gauchement l'esplanade El Kettani sur l'avenue Commandant Abderrahmane Mira. Les exemples sont légion dans la cité. Des arbres sitôt plantés, sitôt abandonnés par l'auguste Epic Edeval, chargé de l'embellissement et - surtout - de l'entretien du végétal aux bienfaits multiples ! Pour cet établissement de wilaya, ce laisser-aller semble s'inscrire dans le péché véniel... Il n'y a pas lieu de lancer des jérémiades ou de crier sur tous les toits. La cause est entendue : l'argument brandi de l'inefficacité est justifié par le récurrent manque de moyens matériels et d'agents... Les régiments de tâcherons font-ils défaut à ce point dans une ville en proie à la hideur ? Bien que notre marge d'appréciation reste, quelque part, ténue, les défaillances de gestion au niveau de cette structure demeurent patentes. Scindé en unités au niveau de quelques circonscriptions d'Alger... la « Blanche », l'Edeval - en dépit de quelques opérations d'embellissement éclair qui répondent davantage à l'urgence d'un événement qu'une action dans la durée - semble faire dans l'expéditif. Dans l'action feu de paille. Un constat qui ne nous conduit pas moins à nous interroger aussi sur l'absence d'implication de nos biologistes, paysagistes et autres techniciens en horticulture.