Nour Ould Amara, une des figures emblématiques de l'enseignement de tamazight, n'est plus. Décédé le 20 septembre dernier à Paris, à l'âge de 43 ans, des suites d'une longue maladie, il a été enterré dimanche 25 septembre dans son village natal, Koukou, dans la commune de Aït Yahia.Des milliers de personnes ont accompagné Nour à sa dernière demeure. Une infinie tristesse se lisait sur le visage des nombreux enseignants de tamazight venus rendre hommage à l'un des leurs, parti trop tôt, mais non sans avoir marqué de son empreinte le monde de l'amazighité. La procession de femmes et d'hommes qui a accompagné Nour dans son ultime voyage sur les hauteurs de Koukou, témoigne de l'enracinement profond de celui qui a porté la voix de tamazight loin de sa Kabylie natale. Ramdane Lasheb, enseignant et auteur en langue amazighe, rencontré le jour de l'enterrement, dira : «Nous étions dans la première promotion des enseignants de tamazight en 1995. C'est quelqu'un qui a toujours milité contre l'analphabétisme, tout en assurant des cours, bénévolement lorsque cela était nécessaire. Plein de vie et tellement tolérant qu'il triomphait toujours dans son combat à rassembler tous les courants autour de sa vision pour tamazight». De son côté, Abdellah Arkoub, également enseignant et auteur, dira de Nour : «Militant de tamazight, il était toujours à l'avant-garde de la revendication identitaire. Nous avions combattu côte à côte pour cet idéal, dès 1994. Sincère, plein de courage et de générosité, Nour était une véritable lumière pour tamazight. Il insistait sur la nécessité de persévérer dans l'enseignement de notre langue et plaidait pour son introduction dès la première année scolaire». Un de ses fervents fans venu de Blida, fera cette remarque : «Il nous réunissait par ses cours de la langue tamazight sur BRTV, dans son émission timsirin n tmazight, et aujourd'hui aussi, dans cette tragique journée, il nous rassemble dans toute notre diversité…».