Le football algérien est en train de battre un record, digne de figurer dans le Guiness, en matière d'instabilité au niveau des staffs techniques. Pour la seule phase aller, les clubs de la division nationale ont « consommé » 37 entraîneurs, avec des pointes du côté de l'ES Sétif (Zekri, Hadj Mansour, Belhout), CS Constantine (Hadj Mansour, Mehdaoui, Tebib), CABB Arréridj (Gugui, Boubatra, Zekri), US Biskra (Cheradi, Hillab, Guendouz, Slimani ), NA Hussein Dey (Guenoun, Boudjarane, Anghulescu )... sans oublier la JS Kabylie (Taelman, Chay ), USM Alger (Aksouh, Biskri ), USM Annaba (Charef, Menad), USM Blida (Rubim, Mouassa), MC Alger (Nouzaret, Saâdi ), MC Oran (Henkouche, Drid) qui, eux aussi, ont succombé, au moins une fois, à la manie du changement. Cinq clubs seulement sur seize n'ont pas cédé à la tentation de renvoyer le coach. Les deux nouveaux promus, Paradou AC et CA Batna ont maintenu leur confiance aux hommes qui étaient à leur tête la saison dernière, à savoir le duo Bouhellal et Abdelaziz (PAC) et l'Irakien Amer Djamil (CAB). Le CR Belouizdad (Belayachi-Bakhti) et le WA Tlemcen (Medjadj) ont été sages. L'ASO Chlef, de son côté, est un bon exemple, puisque son patron technique Abdelkader Amrani est en poste depuis trois ans. Les excellents résultats de l'ASO sont liés d'abord à la stabilité des hommes au niveau administratif et technique. La paire Abdelkrim Medouar (président) - Abdelkader Amrani (entraîneur) se complète pour le plus grand bonheur du club asnami. Les clubs qui ont le plus modifié leur staff technique (ES Sétif, US Biskra, CS Constantine, NA Hussein Dey et à un degré moindre le CABB Arréridj) ne se portent pas mieux. Leur classement à la fin de la première partie de championnat l'atteste. Rien n'indique que les responsables de ces derniers ne succomberont pas de nouveau à la tentation du choc psychologique derrière lequel se camoufle souvent leur motivation dénuée de raison et d'objectivité. Le renvoi de l'entraîneur n'est souvent qu'une fuite en avant des dirigeants, harcelés par l'environnement (malsain) du club qui est omniprésent dans le quotidien des clubs, au point où il a droit de vie et de mort sur la durée du mandat d'un président ou le contrat d'entraîneur. C'est la première et lourde conséquence qu'a engendrée le désengagement des pouvoirs publics à l'orée des années 1990. De tous les clubs qui ont versé dans cette voie, seuls la JS Kabylie et l'USMAnnaba n'ont pas eu à le regretter puisque les changements opérés à la barre respective des deux clubs (Jean Yves Chay a remplacé René Taelman à la JSK et Djamel Menad a pris la succession de Boualem Charef à Annaba) ont permis à la JSK de reprendre sa domination, après un passage à vide, et à l'USMAnnaba de s'éloigner de la zone dangereuse qu'elle a fréquentée assidûment depuis l'entame de l'exercice. Pour le reste, on peut qualifier les autres expériences de coups d'épée dans l'eau. La superdivision affiche le même scénario avec son carroussel d'entraîneurs limogés mais qui rebondissent ailleurs. A l'instar du palier supérieur, des clubs de l'antichambre de l'élite ont défrayé la chronique dans ce domaine. C'est le cas, par exemple, de l'USM El Harrach qui a « consommé » quatre entraîneurs en 17 journées, c'est-à-dire la phase aller. Brahim Ramdani a débuté la saison avant d'abandonner son poste à Kamel Chenafi, qui a été ensuite rejoint par Mohamed Hamoui, qui est tout de suite reparti avant que Abdelkrim Bira ne vienne prendre le relais et achever la première partie du parcours à la tête du club harrachi. L'US Chaouia a vécu la même situation. Khezzar, Achouri, Ernic, Laghrour forment le quatuor qui a partagé la gestion technique de l'aller. Juste derrière, arrive le peloton formé du MSP Batna (Abderrahmane Mehdaoui, Youcef Bouzidi, Saïd Bourabha), MO Constantine (Mustapha Sbaâ, Kamel Mouassa, Rachid Boufas), MC Saïda (Kada Chikhi-Amara, Maâtallah, Henkouche), IRB Sidi Aïssa (Youcef Matoub, Zitouni, Ferhi). Trois clubs (seulement) ont maintenu leur confiance au staff technique. Ce n'est pas par hasard que le leader (OM Ruisseau) et son dauphin (JSM Béjaïa) figurent en bonne place parmi ce trio, avec l'AS Khroub. Le reste du contingent a changé, au moins une fois, d'entraîneur. Il y a lieu de relever les « exploits » de Hadj Mansour qui a fait trois clubs en cinq mois (CSC, ESS, MCEE ), suivi de près par Hocine Zekri (ESS, CABBA), Kamel Mouassa (MOC, USMB), Henkouche (MCO, MCS), qui vont, à leur tour, être rejoints par Nouredine Saâdi (MOB, MCA), Abdelmalek Laroui (RCK, WAB), Ahmed Slimani (MCEE, USB). Au total, il y a eu 84 mouvements d'entraîneurs (division une et superdivision confondues) depuis le début de saison. C'est beaucoup ... et une garantie d'accès au Guiness.