Le président de la Fédération algérienne de football, Hamid Haddadj, a admis, hier dans un déclaration accordée à Liberté Foot, que la solution de n'octroyer qu'une seule licence en deux ans pour un entraîneur, comme c'est prévu du reste dans l'article 18 du décret 06-297 du MJS du 2 septembre 2006, fixant le statut des entraîneurs, est “envisageable” et “réalisable”. “En fait, cette disposition contenue dans le décret ministériel existait déjà dans notre esprit depuis au moins deux ans. Elle peut freiner cette mobilité exagérée des entraîneurs d'un club à un autre et mettrait fin à une valse forcément nuisible pour le développement du football. C'est aussi le gage de stabilité que nous recherchons. Nous disons donc que le débat mérite d'être ouvert en concertation avec toutes les parties concernées, à commencer par la corporation des entraîneurs”, souligne Haddadj. Et d'ajouter : “À ce titre, il faudra donc verrouiller au niveau des contrats de façon à donner des garanties aux entraîneurs et surtout à convaincre les présidents de club de la nécessité d'une telle solution. Maintenant, il faut aussi voir si les articles du décret sont conformes aux lois qui régissent les relations de travail dans notre pays, sachant que l'entraîneur est avant tout un salarié qui a des devoirs mais aussi des droits.” Cette réaction de Haddadj intervient, en fait, au lendemain de la publication par le ministère de la Jeunesse et des Sports d'un communiqué faisant état d'une circulaire adressée aux directions de la jeunesse et des sports, ainsi qu'aux présidents des fédérations sportives nationales, dans laquelle il les exhorte à l'application stricte de la réglementation concernant la profession d'entraîneur. Ce texte, précise le communiqué, “organise la profession d'entraîneur et prévoit trois dispositions majeures en matière de recrutement de ce type de personnel”. La première disposition prévoit, en son article 18, que “l'entraîneur doit s'engager aux termes de son contrat pour une période minimum de deux ans avec le même club”. La deuxième disposition, en son article 27, implique à “l'entraîneur quittant, en cours de saison de son plein gré, le club avec lequel il avait contracté, d'adresser à ce club, dans les 48 heures de la cessation de ses fonctions, une démission en avisant parallèlement la fédération ou la ligue concernée. Après sa démission, la validité de la licence d'exercice qu'il détient au bénéfice du club quitté est immédiatement suspendue. En outre, il ne peut bénéficier d'une autre licence qu'après une période de deux ans, à compter de la date de la suspension de la première licence”. La troisième disposition, en son article 35, prévoit “une suspension de deux ans pour tout entraîneur qui contracte avec deux ou plusieurs clubs en même temps”, ajoute le communiqué du MJS. Dix entraîneurs ont quitté leur poste depuis le début de la saison Dix entraîneurs ont été limogés ou ayant démissionné de leur poste depuis le début de la saison, et ce avant même que la phase aller du championnat de première division ne soit bouclée, c'est-à-dire avant de faire un premier bilan. Il s'agit des coaches Biskri, Guendouz, Chay, Da Cunha, Mecheri, Bouali, Lekkak, Zekri, Tebib et Gomès. La palme revient au champion d'Algérie en titre, la JS Kabylie, qui a déjà changé le staff technique à deux reprises. Le président Hannachi a opéré deux changements en évinçant d'abord le Français Jean-Yves Chay, avant d'écarter le Brésilien Da Cunha. Idem pour le CABBA qui a déjà fait sauter deux fusibles, à savoir Zekri et Tebib, sachant que ce dernier n'était qu'intérimaire. En revanche, la JSMB, le CRB, l'ASMO, le NAHD, le MCO et le WAT ont changé une seule fois la barre technique. Parmi ces dix entraîneurs limogés, nombreux ceux qui ont déjà trouvé preneur très rapidement. C'est ainsi que Biskri est passé du côté du CABBA et que Lekkak a viré vers le voisin MCO. En revanche, les autres clubs se sont rabattus, soit sur des entraîneurs au chômage, comme c'est le cas pour le WAT (Bira) et la JSMB (Cherradi), soit des techniciens ayant commencé la saison en DII, à l'image de l'ASMO (Slimani) et la JSK (Aït Djoudi). Il n'est pas à écarter que d'ici les prochaines journées, certains entraîneurs se verront même limogés pour la deuxième fois, tant c'est la règle de l'obligation des résultats qui prime. La JSK et le CABBA ont changé deux fois leur staff en trois mois, soit un entraîneur pour un mois et demi, ce qui correspond à un record. La JSK, qui n'a joué que 7 matches depuis le début de la saison, enregistre donc une moyenne approximative d'un staff technique tous les deux matches joués. Qui dit mieux ? Samir B.