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«Un événement unique dans l'histoire de la France et de sa capitale»
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Publié dans El Watan le 15 - 10 - 2011

Extraits de la préface de Gilles Manceron au texte intégral inédit de Marcel et Paulette Péju le 17 Octobre des Algériens (publié aux éditions La Découverte).
«A le relire, un demi-siècle après l'événement, sa publication s'imposait, relève Gilles Manceron. D'abord parce qu'il apporte des éléments qui soulignent l'importance majeure de cet épisode, que les travaux des historiens ont confirmée depuis». «Les deux historiens britanniques qui ont le plus contribué à sa connaissance et à l'étude de la réémergence tardive de sa mémoire, Jim House et Neil MacMaster, soulignent fort justement que, même s'il est rarement reconnu comme tel, il s'agit, dans toute l'histoire contemporaine de l'Europe occidentale, de la répression d'Etat la plus violente et la plus meurtrière qu'ait jamais subie une manifestation de rue désarmée (Jim House et Neil MacMaster, Paris 1961. Les Algériens, la terreur d'Etat et la mémoire, Tallandier, Paris, 2008, 542 pages). Et que le nombre de ses victimes est supérieur, par exemple, à celui de la répression de la place Tiananmen à Pékin en 1989 par les autorités chinoises, un événement qui, lui, avait eu immédiatement un retentissement mondial. C'est assurément un événement unique dans l'histoire de la France et de sa capitale.» (…)
«Beaucoup d'historiens ont considéré comme une ‘‘énigme'' la violence de la répression d'Octobre 1961. Ainsi, Pierre Vidal-Naquet, en 2000, la plaçait ‘‘parmi les énigmes les plus étranges que pose à l'historien et à l'honnête homme la guerre d'Algérie'', dans la mesure où ‘‘c'est justement quand chacun savait, depuis l'ouverture, le 20 mai 1961, des négociations d'Evian (…) et l'interruption des opérations offensives décidées unilatéralement par le gouvernement français à l'occasion de cette ouverture, que… cette même guerre atteint à Paris son pic de violence. Or, le 17 octobre 1961 n'apparaît comme une énigme que du fait de l'occultation d'un élément majeur qui explique en grande partie ses causes et son déroulement : l'existence, au sein même du gouvernement et des institutions de l'époque, d'opposants à la politique algérienne du général de Gaulle qui, pour éviter qu'elle aboutisse rapidement comme le laissaient présager les concessions faites récemment par le chef de l'Etat sur la question du Sahara, ont choisi de lancer, à contretemps du bon sens et de l'histoire, une guerre à outrance contre le FLN en France. Une guerre reposant sur des méthodes aussi illégales que soigneusement dissimulées et visant du même coup toute l'immigration algérienne qui le soutenait très majoritairement.» (…)
«L'histoire du manuscrit que nous publions ici et du blocage de son édition par les autorités algériennes en 1962 renseignent aussi sur la multiplicité des facteurs qui ont conduit, pendant une longue période, à la disparition de l'événement des mémoires collectives. Pendant plus de vingt ans, en effet, le silence a régné : ni livre, ni article, ni film, ni travail universitaire. Il faut attendre 1985 pour qu'un premier livre lui soit consacré, celui de Michel Levine (Les ratonnades d'octobre. Un meurtre collectif à Paris en 1961, Ramsay, Paris, 1985 ; réédition augmentée, Decitre, Lyon, 2011).» (…) «Il a fallu la fin des années 1980 pour que, du côté des acteurs algériens et de leurs enfants, on en reparle : le livre d'Ali Haroun sur la Fédération de France du FLN, en 1986 (la 7e Wilaya. La guerre du FLN en France 1954-1962, Seuil, Paris, 1986) ; un colloque la même année au Centre culturel algérien de Paris ; un numéro de la revue Sou'al dirigé par Mohamed Harbi, l'année suivante, reproduisant des documents sur l'organisation de cette manifestation (l'Algérie vingt-cinq ans après, Sou'al n°7, septembre 1987) puis la création de l'association Au nom de la mémoire, en 1990, qui a préparé un livre et un film sur le sujet» (Anne Tristan, Le silence du fleuve. Ce crime que nous n'avons toujours pas nommé, Au nom de la mémoire, Bezons, 1991. Et en même temps Agnès Denis et Mehdi Lallaoui, Le silence du fleuve, documentaire, 1991, 52 minutes).
«Tandis que l'auteur de romans policiers Didier Daeninckx dont le livre Meurtres pour mémoire (éd Gallimard, 1985) rapproche cet événement de l'enquête sur le rôle de Maurice Papon dans la déportation des juifs de Bordeaux sous l'Occupation, sur laquelle les premières informations venaient de paraître dans la presse. Puis la publication en 1991 du livre de Jean-Luc Einaudi La Bataille de Paris, 17 octobre 1961 marque un tournant. Grâce à l'opiniâtreté de ce chercheur, à d'autres films et travaux d'historiens, la réalité a commencé, trente ou quarante ans après, à être portée à la connaissance du public. Mais il a fallu combler une sorte de cassure dans la transmission des faits pour tenter de renouer les fils d'une connaissance entravée. On le mesurera en découvrant ce texte écrit quelques mois après l'événement et qui explique avec une grande clarté des enchaînements de faits que les chercheurs ont mis des années à comprendre et restituer.»
«Marcel et Paulette Piéju expliquent dans leur livre que le but de la manifestation était de "faire éclater la mystification" dont se rendait coupable le préfet de police, Maurice Papon, avec l'appui du ministre de l'Intérieur, Roger Frey, et du Premier ministre, Michel Debré. Cette mystification consistait à avoir déclenché, à partir de la fin du mois d'août 1961, une guerre à outrance contre la Fédération de France du FLN, fortement implantée dans l'immigration algérienne, en présentant cette offensive comme un simple travail de maintien de l'ordre rendu nécessaire par une vague soudaine d'attentats que celle-ci aurait brusquement déclenchée. (…) Le texte de Marcel et Paulette Péju montre que la manifestation devint… un événement majeur pour tous les Algériens vivant en France, qui ont eu le sentiment de s'exprimer enfin.»


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