Les Jeux olympiques d'Athènes se terminent aujourd'hui non sans avoir auparavant mis à nu les faiblesses du sport national. L'Algérie était représentée à Athènes dans 10 disciplines, par 59 athlètes, dont 16 filles, avec l'objectif de réaliser 5 podiums et améliorer les performances personnelles des sportifs. Mais aucune satisfaction n'est venue de la part d'une délégation qui était pourtant entourée de toutes les conditions pour faire de bonnes prestations. D'ailleurs avant le départ, le chef de la délégation algérienne pour Athènes n'avait pas manqué de préciser : « Toutes les conditions ont été réunies pour nos athlètes afin de garantir une bonne représentativité du sport algérien. » Le résultat négatif enregistré en terre hellénique a déçu tous les Algériens qui ont pourtant cru jusqu'à la dernière minute à un sursaut d'orgueil de la part d'athlètes qui ont bénéficié, jusque-là, d'un certain nombre de privilèges matériels et de bourses pour une préparation adéquate. En début de soirée d'hier, les Algériens étaient, dans leur majorité, devant leurs téléviseurs, les regards braqués, en premier lieu, sur Saïd-Guerni, médaillé de bronze aux Jeux de Sydney 2000, le principal espoir de médaille algérien. Il allait s'aligner pour la finale tant attendue du 800 m. Les pronostics allaient bon train mais une soudaine angoisse, celle de mal faire, envahissait les Algériens. Il faut avouer que la participation algérienne était nulle durant ces Jeux d'Athènes, au point où les espoirs semblaient perdus. Les athlètes ont produit de piètres prestations, à l'instar de Abderrahmane Hammad, médaille de bronze à Sydney en saut en hauteur, qui n'a pas réussi à franchir le cap des qualifications pour cause de blessure. Au triple saut, Baya Rahouli n'a pu faire mieux qu'améliorer son propre record (14,86 m), se classant sixième en finale du concours. Dans les autres disciplines, tous les athlètes ont été éliminés. En boxe et en judo, où existaient les plus sérieux espoirs de médailles, les Algériens n`ont pu atteindre les phases finales. Mais voilà que Saïd-Guerni se qualifie en finale. Premières foulées, et tout semblait bien réussir à l'Algérien qui gérait d'une manière formidable la course durant les 600 m de la course. Puis c'est l'hécatombe. Saïd-Guerni perdait inexplicablement du terrain. Il n'avait ni la fougue, ni la force, ni cette volonté de se surpasser. Dans les dernières foulées, le représentant algérien semblait accepter son sort, ne relevant pas le défi comme il l'a si bien promis. Fin de course, fin d'espoir. Le Russe Yuri Borzakovskiy passe devant pour devenir champion olympique du 800 m. En 1min 44s 45/100, Borzakovskiy, 23 ans, devance le Sud-Africain Mbulaeni Mulaudzi (1:44.61) et le Danois Wilson Kipketer (1:44.65), Pendant que ce trio franchissait la ligne d'arrivée, Djabir Saïd-Guerni, qui a cédé dans le dernier virage, se classe à la 7e place avec un temps de 1:45.61. Saïd-Guerni, qui avait du mal à boucler ses séries de qualification, ne donnait pas cette impression d'être un favori en puissance. Malgré son titre de champion du monde et sa médaille de bronze à Sydney, Saïd-Guerni, quoique confiant avant le début de l'épreuve, reconnaissait pourtant que les courses des séries ne sont généralement guère faciles. « Je suis prêt à affronter la compétition, je suis venu pour ça. Les séries sont toujours un moment particulièrement délicat qu'il faut savoir gérer pour passer au tour suivant. » Saïd-Guerni, sur qui reposait le seul espoir de médaille, avait promis aux Algériens de donner tout ce qu'il a et d'aller jusqu'au bout de ses forces pour faire honneur à son pays. Il a essayé, mais comme ses coéquipiers, il restera sur le carreau. Pas tout à fait remis de cette grande déception, l'on retrouve sur la piste du 5000 m Saïdi-Sief, le ressuscité après son épisode de Sydney, et Samir Moussaoui. Saïdi-Sief reste le plus aguerri. Il affichait une volonté de fer pour satisfaire le public algérien et représenter dignement l'Algérie. Motivé par l'envie de prendre sa revanche contre ceux qui l'ont « enterré » après 18 mois de sanction pour contrôle antidopage positif, le médaillé d'argent des JO 2000 à Sydney rassure qu'il se sentait bien et prêt à affronter la compétition. Il terminera à la dixième position alors que Moussaoui occupera la dernière place du peloton.La boucle était bouclée pour notre sport qui a besoin d'un bon coup de pied dans la fourmilière.