Hormis Salim Ilès, tous les autres athlètes ont été à côté de la plaque. De l'avis unanime des spécialistes, la participation algérienne aux jeux Olympiques d'Athènes demeure la plus médiocre de toute l'histoire des participations algériennes depuis l'indépendance. Le seul rescapé du naufrage collectif est bien évidemment, la fierté de la natation algérienne et arabe Salim Ilès, qui a pu sortir la tête de l'eau en honorant comme il se doit les couleurs du drapeau national en arrivant à deux finales historiques (100 et 50 m. Mais ne dit-on pas que l'hirondelle ne fait pas le printemps? Tous les autres athlètes se sont contentés d'effectuer un petit tour et puis s'en vont, brisant ainsi le rêve de tout un peuple. Certes, Athènes est l'une des plus belles villes du monde, mais ce n'était absolument pas le moment de faire du tourisme! Une dizaine de champions d'Afrique, à l'instar de Yaâkoubi, Meridja, Bouaïchaoui, Saoukri, Lamine Ouahab, Gamir et la liste est longue, n'ont pas pu s'adjuger la moindre médaille. C'est vraiment alarmant! Tandis que le cas du porte-drapeau de la délégation, Saïd Guerni Djabir, champion du monde en titre, Saidi Sief, médaillé d'argent de Sydney, la déception est encore plus grande. Pourtant, les millions d'Algériens ont cru en leurs capacités à rééditer les exploits. Malheureusement, pour nous tous, Quassaman n'a pas retenti dans le ciel hellénique comme ce fut le cas notamment à Sydney, Atlanta et Barcelone (les trois précédentes éditions). Pourtant, avant le départ de la délégation algérienne pour Athènes, un optimisme béant se dégageait du côté des athlètes et même de certains entraîneurs, qui sont allés jusqu'à déclarer que nos représentants sont en mesure de ramener au moins cinq médailles. Mais finalement, l'Algérie s'est adjugée seulement deux médailles, la première est celle du mérite et du courage remportée par Salim Ilès, le seconde est celle de la médiocrité et elle revient aux autres athlètes. L'Algérie était représentée à Athènes dans 10 disciplines, par 59 athlètes, dont 16 filles, avec l'objectif de réaliser 5 podiums et améliorer les performances personnelles des sportifs. Effectivement on a eu droit aux podiums promis: déception, tristesse, ratage, morosité et mensonge. Le comble est que l'Etat algérien, à travers ses différentes instances, n'a ménagé aucun effort, financier ou moral, afin de permettre le bon déroulement des préparations. D'ailleurs, M.Abdelaziz Ziari, ministre de la Jeunesse et des Sports, a déclaré que l'Etat avait consacré une enveloppe globale de 276 milliards 807 millions de centimes pour la préparation des jeux Arabes et les jeux Olympiques dont 69,95 milliards ont été affectés à la préparation des sélections sportives nationales et des sportifs de haut niveau. Le ministre a également expliqué que les dépenses de préparation à l'étranger ont «atteint plus de 20 milliards 607 millions de centimes, avec 116 stages et compétitions préparatoires, les compétitions officielles à l'étranger en 2004 se sont élevées pour leur part à 91 milliards». Chimères, puisque tout cet argent est finalement parti en fumée. Fini, les prétextes et les faux-fuyants que les Algériens ont ras-le-bol d'entendre. Il est temps pour les pouvoirs publics de revoir sérieusement les critères de participation à toutes compétitions internationales et d'appliquer, une fois pour toutes, les amendements du projet de loi sur le sport qui stipulent que toute aide des pouvoirs publics ne sera accordée aux instances dirigeantes du sport national que sur la base de «contrats d'objectifs» bien précis. Ainsi s'achève l'aventure en terre d'Olympe par un tableau noir pour nos athlètes qui rentrent bredouilles. Donc, el mouhim la participation, ou l'important el moucharaka, c'est la même chose, puisque le résultat est 00 médaille!