L'Algérie prend part pour la cinquième fois aux jeux Paralympiques qui se dérouleront à Pékin. La responsabilité des athlètes, qui représenteront les couleurs nationales à cette grande manifestation sportive, est d'autant plus grande si l'on tient compte de deux paramètres. Le premier a trait aux résultats franchement décevants récoltés par les Algériens lors des jeux Olympiques derniers. Le second est lié aux résultats récoltés par les athlètes algériens aux jeux Paralympiques, lesquels ont été souvent à la hauteur des attentes, malgré le peu de moyens mis à leur disposition. Retour sur les performances du paralympisme algérien à travers les cinq participations. Sur les 83 pays participant au rendez-vous de Barcelone 92, l'Algérie s'est classée à la 56e place. Elle ne s'est engagée, rappelons-le, que dans deux disciplines, l'athlétisme et le goal ball. Bachir Zergoune, ambassadeur de l'athlétisme algérien, n'a pas pu monter sur le podium, en arrachant la septième place aux 1 500 m, 6e aux 5 000 m et 7e aux 800 m. Dans le goal ball, il n'a pu faire mieux en se classant douzième, dernière place. Le but de nos athlètes était de se faire une expérience dans la discipline, largement méconnue de la population. Même si le bilan global de la participation algérienne est loin d'être positif, il a permis à certains athlètes de se frotter au haut niveau. Le niveau des Algériens par rapport aux autres athlètes est satisfaisant. A la fin des Jeux de Barcelone, les Algériens sont rentrés convaincus du grand travail qui les attend pour prétendre à des places sur le podium. Ce qui se fera quatre années plus tard à Atlanta où l'Algérie figurait au tableau des pays médaillés, permettant ainsi aux Verts d'améliorer leur classement, en passant de la 56 à la 40e place sur 104 pays, et ce, grâce à sept médailles : deux en or, deux en argent et trois en bronze. Atlanta 1996, c'était la révélation d'Allek Mohamed, qui a surclassé tous ses adversaires. Il a gagné deux médailles en vermeil dans les 100 et 200 m. La performance d'Allek ne se réduit pas aux médailles, puisque le coureur algérien avait battu deux records du monde. Il sera ainsi imité par son coéquipier Faouzi Billal, qui gagna trois médailles : une en argent au 5 000 m et deux en bronze, 800 et 1 500 m. La réussite d'Allek et de Billal avait alors ouvert l'appétit à Youcef Boudjeltia, qui s'accrochait à la seconde place des 400 m. La moisson algérienne a été clôturée par Bachir Zergoune, auteur du bronze dans les 800 m. Au-delà de la satisfaction, il y a lieu de noter que notre délégation aurait pu faire mieux si Hakim Yahiaoui et Omar Abi avaient eu plus de chances dans leur discipline respective.
Constante progression Sur leur lancée, nos athlètes ont amélioré les résultats obtenus précédemment. A Sydney 2000, le nombre de médailles gagnées par l'Algérie a augmenté et son classement général s'est amélioré suite à d'autres performances. Mohamed Allek a marqué de son empreinte le rendez-vous de Sydney avec trois médailles d'or. Une prouesse ayant permis à l'Algérie de se classer à la 38e place sur 111 pays participants. Allek n'a pas seulement arraché de médailles, il a aussi battu des records de 100 et 400 m. Dans la course des 100 m, il a battu le record du monde qu'il a ramené à 11'99, alors que, dans les 400 m, il a terminé la course sur un chrono de 54'66. Même si Allek sortait souvent du lot de la participation algérienne aux jeux Paralympiques, il n'en demeure pas moins que, à la faveur de la troisième présence des Verts, on a vu l'arrivée de plusieurs athlètes avec de bonnes dispositions pour honorer le pays. Djamel Meziani était passé à côté d'un succès inédit. Dans la finale, le powerlifteur algérien s'est classé 6e, ce qui représente une prouesse dans la mesure où l'athlète venait juste de découvrir les jeux Paralympiques. Soulignant que, au lendemain des Jeux de Sydney, le handisport national commençait à susciter l'intérêt et la considération des autorités algériennes, lesquelles ont fini par comprendre que ce genre de discipline peut valoir au pays beaucoup de satisfactions. Les dirigeants avaient alors effacé l'idée du «sport mineur». Une évolution renforcée, par ailleurs, par la série interminable d'échecs et de contre-performances du sport algérien, toutes disciplines confondues. A Athènes 2004, l'Algérie a présenté une forte délégation composée de vingt sportifs engagés dans trois disciplines : l'athlétisme, le judo et le powerlifting. Et comme promis par les athlètes, la participation est plus intéressante que la précédente édition. L'Algérie s'est imposée à la 25e position sur un total de 135 pays participants. Emmenés par un Mohamed Allek infatigable, les Algériens ont réalisé des résultats à la limite de l'inattendu avec une moisson de treize médailles : 6 en or, 2 en argent et 3 en bronze. La nouveauté de la représentation algérienne à Athènes se situe dans l'arrivée d'un certains nombre d'athlètes de talent ayant su tirer leur épingle du jeu. Karim Betina, à titre d'exemple, a récolté trois médailles, Samir Nouioua a également gagné trois médailles (2 en or et une en argent). Athènes était également une étape de records pour le handisport algérien, puisque Betina, Medjmedj et Djellal ont forcé le respect en battant d'autres records, chacun dans sa discipline, lesquels sont encore en cours et que leurs titulaires tenteront d'améliorer à Pékin. L'autre attraction d'Athènes était incontestablement Messaoud Nine (visuel), auteur d'un titre suprême dans la catégorie des 90 kg. Il est naturellement attendu que les résultats de la dernière édition soient améliorés à l'occasion du rendez-vous de Pékin, dont le coup d'envoi des Jeux devait être donné hier, quinze jours seulement après les formidables jeux Olympiques organisés par le même pays. Engagée dans deux disciplines, à savoir l'athlétisme (26 athlètes) et le judo (7 judokas), l'Algérie vise un meilleur classement que celui de 2004. Pour la présente édition, les Algériens nourrissent beaucoup d'espoirs quant à une participation réussie. Les athlètes promettent de continuer sur cette dynamique d'amélioration des résultats. Ce qui est largement à leur portée si on tient compte du niveau technique atteint, chacun dans sa spécialité. L'espoir devient plus grand quand on se réfère aux moyens dont bénéficient ces athlètes depuis qu'ils honorent admirablement le pays dans les grandes manifestations. L'objectif est manifestement clair : faire mieux que ce qui a été réalisé à Athènes 2004. C'est l'occasion pour ces athlètes d'effacer la panoplie d'échecs subis à Pékin il y a une quinzaine de jours. L'Algérie n'avait pu faire mieux en se contentant de deux médailles des judokas Soraya Haddad et d'Amar Benyekhlef. A. Y.