A l'ère de la collecte sélective des déchets ménagers, leur recyclage et leur valorisation énergétique, nous continuons à faire dans le schéma conventionnel, voire obsolète. Une quantité très importante est acheminée principalement vers la décharge publique de Oued Smar qui tarde à se transformer en espace vert, et les fosses de Ouled Fayet accueillant les tonnes d'ordures exposées à l'air libre non sans polluer aussi bien les eaux de surface que la nappe phréatique par le dépôt dangereux des lixiviats. Ces décharges qui échappent à notre intelligence ne sont pas sans nuisance sur la santé des citoyens et leur environnement. Cela suppose que l'urgence se fait sentir quant à la capitalisation du gisement que sont les déchets domestiques à travers la mise en place d'installations de traitement et de valorisation. Sous d'autres cieux, on investit de plus en plus dans les technologies d'élimination des déchets permettant de générer l'énergie renouvelable, comme le méthane qui est converti par combustion en électricité. Pour l'exemple, en France, près de 65% des déchets issus de l'activité domestique des ménages sont recyclés alors qu'en Suède, tenez-vous bien, le volume de traitement et de recyclage a atteint le taux de 98% et ce, grâce aux modes de traitement biologique et thermique qui se font par incinération ou compostage par méthanisation. Les effluves de méthane que libèrent les décharges publiques restent un filon énergétique sûr que nous avons peine à intégrer dans la gestion de nos déchets. L'on n'a même pas réussi à mettre en place un centre de tri et de compostage des déchets domestiques à même de produire de l'humus au sol. En 1997, un projet de centre de compostage devait voir le jour, mais il est resté au stade du vœu pieux. Quant à l'opération généralisée qui consiste en la mise en place de déchetteries susceptibles de limiter la multiplication des dépôts sauvages qui peuplent nos cités, la question semble faire du surplace, sinon renvoyée aux calendes grecques.