En près de 30 ans, la pénétration de gaz de ville n'a progressé que de 20%, soit moins de 1% par année L'hiver de cette année ne sera pas meilleur que celui qui l'a précédé à Boumerdès. La fin du calvaire qu'endurent les familles qui s'échauffent encore à l'aide de bonbonnes de gaz, ne sera pas pour demain. La raison: les projets inscrits dans le but d'accroître le taux de raccordement au gaz de ville au niveau de la wilaya, ne sont pas encore lancés. La région connaît pourtant des retards considérables dans ce domaine. Le taux de pénétration de ce combustible n'a pas encore dépassé le cap des 37% après avoir été de 17% avant la création de la wilaya en 1984. Les efforts consentis par l'Etat ont permis une hausse de 20% en l'espace de 27 ans, soit moins de 1% par année. Aujourd'hui, des milliers de familles en payent les frais de l'inertie des services devant satisfaire cette revendication qui permettrait d'améliorer leurs conditions de vie. Les informations en notre possession font état de neuf communes et des centaines d'agglomérations secondaires qui ne sont pas encore raccordées. D'importantes localités pourtant situées non loin des centres urbains sont alimentées par lescamions ambulants. C'est le cas des villages agricoles des communes de Si Mustapha, Naciria, Bordj-Menaiel, Dellys, Baghlia…etc. Ceux qui y habitent attendent avec impatience la tenue des promesses qui leur ont été tenues dans ce sens pour s'en passer des bouteilles de gaz butane. Pour rattraper ce retard, la wilaya a bénéficié d'importants projets dans le cadre du programme quinquennal en cours. L'on prévoit le raccordement de 28 000 nouveaux foyers, dont 5600 durant 2010/2011, 9800 en 2012, 8400 en 2013. Mais les services concernés ne se sont pas mis au travail pour honorer les engagements pris vis-à-vis des populations locales. L'objectif réitéré à maintes reprises par les autorités locales, consistant à hausser le taux de pénétration à 65% en 2014, s'est avéré un simple fait d'annonce qui risque ne pas voir le jour dans la réalité. Les projets annoncés en grande pompe début 2010 n'ont pas encore débuté. D'autres, à l'instar de ceux qui sont lancés dans les agglomérations secondaires de la commune de Boumerdès ne sont pas achevés. Les travaux de raccordement et les opérations d'extension du réseau n'ont jamais été menés dans les délais impartis. Le maître de l'ouvrage, la Sonalgaz tente de justifier cet échec par le manque d'entreprises spécialisées et les problèmes d'ordre sécuritaire. Mais la réalité est tout autre. Lors de sa dernière visite dans la wilaya, le ministre de l'Energie et des mines s'est dit n'avoir pas été informé de la situation du secteur au niveau local. Le wali lui a signifié que le programme quinquennal du gaz n'a pas encore démarré, accusant Sonalgaz d'en être responsable. Le même responsable fera remarquer que les cahiers des charges établis par cette entreprise publique sont très rigides, ce qui dissuade les entrepreneurs de soumissionner pour les marchés relevant du secteur. Il est utile de souligner que le blocage des projets de gaz n'est pas sans conséquences sur le développement des autres secteurs. D'importants projets d'aménagement urbain ne sont pas encore lancés en raison des lenteurs enregistrées dans la réalisation des travaux de raccordement au réseau de gaz et d'AEP. Les promesses des lendemains enchanteurs faites au début de ce quinquennat se font toujours attendre. Le cadre de vie des habitants de la région subit une dégradation sans précédent, accentuant le marasme et la mal vie qui se manifestent au travers des actions de protestation au niveau des quatre coins de la wilaya.