Les voyageurs sont contraints d'attendre sur le trottoir l'arrivée des bus assurant les différentes lignes. Plusieurs arrêts et stations urbaines de l'est d'Alger ne sont pas dotés d'abribus. Les habitants des communes de Baraki, Sidi Moussa et des Eucalyptus ne souffrent pas seulement des mauvaises prestations des transporteurs, mais également des conditions déplorables quand ils attendent l'arrivée des bus. Les quelques abribus, qui existent dans ces trois municipalités, sont désuets et ne protègent les usagers ni de la chaleur ni du froid. Une situation qui révolte de nombreux citoyens confrontés aux aléas de la nature pénalisés par le laisser-aller des autorités publiques. En fait, dans la commune de Baraki, la station urbaine est sans mobilier urbain, malgré l'importance de ce lieu de transit fréquenté quotidiennement par des milliers d'usagers. Les quelques fast-foods et cafétérias existant ne parviennent plus à accueillir ce nombre de voyageurs qui s'y réfugient, notamment en temps de pluie. Bien qu'évidente, les autorités concernées ne jugent pas utile d'intervenir et procéder à l'installation d'abribus. Pas loin de cette station urbaine, un espace a été aménagé pour les bus reliant Baraki à Sidi Moussa. Un semblant d'arrêt est situé sur la voie publique, qu'«un étranger à la commune ne pourra jamais trouver» en l'absence de plaques signalétiques ou autres aménagements appropriés. Aussi, les usagers sont livrés à eux-mêmes : «Sans abribus, on se sent comme abandonnés par les autorités publiques», souligne un homme d'un certain âge rencontré sur place. «Le matin, j'accompagne mes filles jusqu'ici, je crains pour elles, ce site est isolé et les délinquants sont omniprésents», ajoute ce père de famille. Une fois arrivé à Sidi Moussa, l'usager remarquera que le mobilier urbain installé dans la principale station urbaine de la commune est vétuste, voire repoussant. Hormis, les quelques «épaves» implantées, qui ne sont d'aucune utilité d'ailleurs, puisque mal faites, les autres arrêts en sont tout bonnement dépourvus. C'est le cas notamment de l'arrêt de bus menant vers les cités Zouaoui, Dehimat ainsi que la commune des Eucalyptus. Les usagers, apprend-on, souffrent le martyre, et les deux ou trois abribus existant sur l'itinéraire restent insuffisants. Aux Eucalyptus, la situation n'est pas meilleure. En l'absence d'une station urbaine digne de ce nom, les usagers sont obligés de prendre le bus à partir d'un arrêt aménagé, faute de mieux, sur la route principale de la ville. Les voyageurs sont contraints d'attendre sur le trottoir l'arrivée du bus assurant les lignes vers Boumati et Tafourah. Plusieurs citoyens dénoncent l'anarchie que provoquent la présence des bus sur la voie publique et les difficultés que rencontrent les citoyens notamment en saison d'hiver. La situation est quasiment la même au niveau de l'autre espace servant d'arrêt pour les transporteurs assurant la ligne vers la commune de Cherarba. «On dirait que les autorités veulent se débarrasser de nous, en installant un arrêt de bus sans le doter d'un minimum qui est juste un abribus», ironise un jeune usager, ajoutant que dans d'autres communes «les autorités de la wilaya d'Alger ont opté pour un mobilier urbain de luxe».