Le tramway de Constantine sera-t-il réellement prêt pour 2012 ? Cette nouvelle échéance, avancée dernièrement par les responsables du dossier, sera-t-elle, enfin, respectée ? Les Constantinois, lassés d'entendre les officiels locaux s'escrimer à expliquer, sur les colonnes des journaux ou sur les ondes de la radio nationale, les raisons du retard cumulé, sont pessimistes. Il est vrai aussi que les décennies d'attente qu'ont connues les habitants d'Alger avant de voir le projet du métro aboutir, ne peuvent que conforter la population de la ville du Vieux rocher dans ses appréhensions. Outrancièrement médiatisé, source de vives polémiques et de tergiversations tous azimuts, le tramway de Constantine n'en finit pas de mettre dans l'embarras les responsables concernés. Ainsi, bien après le tumultueux épisode relatif à la démolition ou non de la prison du Coudiat, ou encore celui des expropriations, un nouvel obstacle a surgi et vient se dresser sur le parcours de la société italienne Pizzaroti, chargée du génie civil. En effet, la poursuite des travaux de réalisation du tramway sont à présent tributaires d'un paramètre de taille: la démolition des commerces contigus à la mosquée Emir Abdelkader ou une probable suppression de la trémie de l'avenue Che Guevara. Un véritable dilemme pour les autorités, d'autant qu'une décision devra être prise pour éviter que l'achèvement du projet ne soit davantage différé. Ayant déjà bénéficié d'une enveloppe financière de 269 millions d'euros (un peu plus de 29 milliards de dinars), le tramway de Constantine risque fort, force est de constater, de piétiner encore de longs mois, rajoutant son grain de sel au calvaire des habitants que la fermeture de telle ou telle autre artère de la ville pénalise, à chaque fois, lourdement. Censé mettre un terme aux errements des citoyens en matière de transport urbain, avec une capacité de 6 000 passagers par heure, le tramway représente, pour l'heure, pour des milliers de fonctionnaires un espoir inaccessible.