De grands projets ont été lancés durant le dernier quinquennat et devaient, pour certains, voir le jour à la fin de cette année. Et si les délais de réalisation préalablement fixés ne sont pas respectés? Pour le simple citoyen, cela ne causera aucun étonnement, tellement habitué à voir renvoyer aux calendes grecques la majorité des chantiers. Ce serait même le contraire qui lui causera une agréable surprise. Déçus par les lenteurs qu'a prises le métro d'Alger, depuis des années, les Algérois attendent toujours l'autre projet phare des transports de la capitale, le tramway. Selon des informations rapportées par un confrère, la livraison de la totalité des 30 stations du tramway vient d'être repoussée à une date indéterminée. Cette décision a été prise il y a quelques jours, après une réunion entre le groupement mené par le groupe français Alstom et les responsables du ministère des Transports. Le tramway d'Alger ne sera pas mis en service cette année, mais bien plus tard que prévu puisque la livraison est reportée à 2012. Un retard du notamment à de mauvaises études qui ont laissé de côté beaucoup de contraintes techniques et qui ont entraîné d'importants surcoûts. Plus de 3 ans après le début des travaux, l'entreprise du métro d'Alger (EMA) dénonce un taux d'avancement inacceptable du projet. Le directeur régional d'Alstom –leader du chantier– a même été convoqué par les autorités algériennes. Le projet confié en 2006 à un groupement d'entreprises mené par le groupe français d'ingénierie Alstom pour plus de 400 millions d'euros devait être achevé en 2009. Cependant, en aucun cas, le ministre n'a justifié le retard dans la livraison du tramway d'Alger reliant l'avenue des Fusillés (Hussein Dey) à Bordj El kiffan. M. Tou avait déclaré à la Chaîne III de la Radio nationale en juin dernier que «le tramway d'Alger sera mis en ligne d'ici à fin 2010 ou au plus tard début 2011», mais la réalité du chantier laisse croire que le tramway d'Alger «ne sera pas mis en service cette année». Depuis, le ministre ne semble plus être aussi formel sur le respect des échéances. Sa dernière visite sur le terrain a semé le doute quant au respect des engagements pris auparavant. «Avant de démarrer un projet de type tramway, une préparation du terrain est nécessaire. Cette préparation concerne notamment la déviation des réseaux électriques, de gaz et d'eau potable. Elle est généralement menée environ deux ans avant le lancement des travaux de réalisation car ce type de déviation nécessite de nombreuses autorisations administratives et implique quelques désagréments pour les riverains et les automobilistes, ont-t-ils expliqué. La première ligne, appelée «ligne Est», devait relier Dergana et Bordj El Kiffan à la station multimodale du chemin des Fusillés aux Annassers et s'étend sur 23,2 kilomètres. Le premier tronçon entre le centre-ville de Bordj El Kiffan et le quartier des Bananiers à Mohammadia, long de 13 km, devait être opérationnel en août 2009 mais a accusé un très important retard. Le tramway, l'autre grand projet attendu pour la fin 2009, restera à quai. Aucun tronçon n'a été réceptionné jusqu'aujourd'hui. Plus de 4 ans après le lancement du projet, la réalisation du projet du tramway d'Alger semble connaître une vraie course d'obstacles. Les 17 projets de tramways que projette le ministère à travers le territoire national semblent être, du même coup, aussi compromis que celui de la capitale. Les 6 wilayas concernées par le lancement de nouvelles lignes de tramway, à savoir Ouargla, Sidi Bel Abbès, Sétif, Annaba, Batna et Mostaganem, devraient attendre que les projets des grandes villes soient matérialisés. Un ancien responsable du dossier avait estimé sur les ondes de la radio nationale, il y a plusieurs mois, qu'il y aura des «surcoûts» dans la réalisation de tous ces projets en raison des problèmes survenus à l'occasion des études de faisabilité qui n'étaient, visiblement, pas très méticuleuses.