La grève des personnels de l'éducation a été ponctuée, à son deuxième jour, par un rassemblement devant la direction de l'éducation (DE) de Béjaïa. L'appel a émané de la coordination intersyndicale de l'éducation de Béjaïa qui se veut un prolongement au niveau de cette wilaya de l'intersyndicale nationale. A la différence, cependant, que le SETE, qui est une entité syndicale non négligeable sur la scène locale, est absent des rangs de la coordination. Le SATEF, l'UNPEF et le CNAPEST, en plus des mots d'ordre de la coordination nationale, réitéreront des revendications liées à des problèmes rencontrés au niveau de la wilaya et ayant essentiellement trait à des retards de régularisation de situations administratives et financières. Les intervenants s'attardent, toutefois, beaucoup plus sur les « sanctions arbitraires » appliquées à l'endroit des grévistes et des syndicalistes, « une entrave au libre exercice du droit syndical ». M. Chergui, président de la coordination de wilaya de l'UNPEF, donne le la à la prise de parole en disqualifiant toute imputation de la baisse de niveau de notre système éducatif au personnel enseignant. Celle-ci relèverait plutôt de « l'indigence dans laquelle élèves et parents sont acculés ». Ce qui conduira l'orateur à lancer un appel à une mobilisation de toutes les couches sociales confondues. Il reprochera à la tutelle de chercher plus à défaire la grève qu'à se pencher sur son pourquoi. M. Boumedjane, secrétaire de wilaya du Satef, dressera l'historique des tentatives de fédération des forces syndicales autonomes dont la tutelle est « derrière l'échec », car le dynamisme de rassemblement aurait signifié « la fin de l'UGTA ». Appel à la mobilisation M. Amour, membre du conseil national du CNAPEST, s'emploiera à montrer la détermination des travailleurs de l'éducation en ce sens que « les intimidations du ministère ne feront par reculer les revendications ». Au niveau de la wilaya, il demandera à la DE de « surseoir aux sanctions », car, enjoint-il, « celles-ci ne passeront pas dans le berceau de la démocratie ». Appel est donc lancé pour « privilégier le règlement du marasme qui agite le secteur de l'éducation à Béjaïa ». Enfin, Yacine Hamraoui, membre du bureau national du CNAPEST, déclarera que la grève des 15 et 16 janvier « n'est pas un objectif, mais le début d'une dynamique syndicale » en dépit « de la volonté affichée de casser le mouvement de protestation en optant pour un dialogue sélectif, la récupération et le harcèlement administratif et judiciaire ». Comme pour signifier à l'endroit des pouvoirs publics qu'il y a lieu d'aller vers une négociation productive, il affirmera « l'intention de ne pas arrêter la contestation, la grève et l'exercice syndical étant reconnus par la Constitution ».