A l'instar de toutes les chambres de commerce et d'industrie, celle de Constantine, le Rhumel, s'apprête à renouer avec la légalité puisque la tutelle a cru bon de prolonger le mandat des équipes sortantes de plusieurs mois ; question de revoir les règlements, chose qui n'a jamais été faite, faisant perdre aux élus du temps et aux institutions financières beaucoup d'argent. Jeudi prochain donc, la CCIR, qui embrasse aussi la wilaya de Skikda, aura une chance historique de prouver que sur le Vieux Rocher on ne fait pas que du négoce, on sait aussi produire. En effet, Constantine a acquis une réputation, qui n'est pas usurpée, qui la place parmi les plus « mauvais élèves » du pays en ce qui concerne l'investissement. Il suffit de voir la transformation spectaculaire de la zone industrielle en une zone de négoce et d'habitat, de constater que les fast-foods poussent comme des champignons et que les taxiphones constituent le plus gros des lots en « investissements ». La chambre de commerce aura eu quand même le mérite de sortir de l'anonymat depuis que Yazid Gouahi, le directeur, l'a prise en main. Le directeur fera en sorte à ce que les gens ne confondent plus la chambre de commerce et l'institution qui délivre les registres du commerce, la CNRC, et donnera une nouvelle dynamique à la ville des Ponts. Constantine se transformera donc en capitale industrielle avec des entreprises qui ont le mérite de produire sur place ce qui s'importait à grands coups de devises d'ailleurs, d'absorber une importante frange de la masse des chômeurs de la ville, et d'être un « pourvoyeur » très important des caisses des institutions financières. « Il est primordial que ces élections débouchent sur un bureau à la hauteur des espérances des Constantinois. Il est tout aussi impératif que les industriels, les vrais, prennent une place incontournable dans la nouvelle composante. Il est aussi important que les adhérents comprennent qu'un commerçant qui n'emploie que sa personne ne pourra jamais égaler un producteur qui, grâce à son entreprise, crée des dizaines d'emplois directs et indirects. Si tout le monde partait de ce principe, on arrivera à édifier un bureau représentatif qui pourra attirer le patronat étranger, chose qui ne s'est jamais faite avec les anciens élus. Dans le cas contraire, on débouchera sur un bureau de ‘'taxiphonistes'' et Constantine sera inscrite aux abonnés absents ! » Ces propos d'un cadre des finances illustrent on ne peut mieux le tournant qui promet d'être historique et qui, s'il est bien négocié, redonnera à l'antique Cirta sa place de cité incontournable aussi bien à l'Est qu'à travers tout le pays. « Il est indéniable que la composante des candidats pour les élections de jeudi est d'un niveau appréciable. Pour peu que le vote de jeudi la valorise et on aura, je l'espère, un bureau qui donnera un coup de fouet salutaire à l'investissement, talon d'Achille de Constantine », conclura le directeur de la chambre de commerce.