Un grand pas de management environnemental a été franchi hier par l'entreprise Enip qui a tenu à organiser une cérémonie à l'occasion de la réception provisoire du projet revamping de l'unité chlore soude du complexe pétrochimique de Skikda (CP1K). Un projet qui éradique le mercure utilisé auparavant au niveau de l'unité chlore soude dans son procédé d'électrolyse qui générait tout de même une pollution au mercure à plusieurs niveaux. Ce procédé a été remplacé par une nouvelle technologie dite à membrane échangeuse d'ions. Une technique mise au point en 1971 et qui est considérée comme la meilleure actuellement pour produire du chlore et de la soude caustique sans aucune atteinte à l'environnement. Cette reconversion qui a été saluée aussi bien par les professionnels que par la direction de l'environnement et la société civile locale vient juste d'aboutir, puisque la mise en route de l'unité rénovée et reconvertie a été opérée au mois de mars 2005. Le projet a été financé en grande partie grâce à un prêt de 50 millions d'euros consenti par la Banque européenne d'investissement. Dans son allocution à l'occasion de la cérémonie de réception provisoire, le PDG de l'Enip a assimilé le projet à « un axe de progrès important dans la réalisation du large programme de rénovation ». Faisant référence à l'agenda 21 de Rio de Janeiro, il insistera surtout sur l'aspect environnemental en relation avec le projet « qui répond aux préoccupations croissantes de nos concitoyens eu égard aux questions environnementales, plus largement celles relatives au développement durable ». Le PDG de l'Enip fera part d'une « opération d'extension consistant en la remise en place d'une unité de concentration de soude ». Cette opération s'inscrit dans la continuité du projet de reconversion et devra être réceptionnée avant la fin de cette année. Par ailleurs, en plus des avantages écologiques générés, il reste à mentionner que, techniquement, le nouveau procédé de production du CP1K permettra l'obtention d'un chlore mieux purifié que celui généré par l'ancien procédé. Il permettra aussi de garantir une grande autosuffisance avec plus d'opportunités de commercialisation. En plus, la réception de l'unité de concentration de soude aura à élargir la gamme de production du complexe avec l'option de commercialisation de la soude écaillée, un produit recherché par l'industrie des détergents. On avance même à ce sujet l'éventualité d'exportation, d'autant plus que les marchés tunisien et marocain sont demandeurs. Pour information, les principales techniques de production de chlore et de soude sont l'électrolyse à mercure, l'électrolyse à diaphragme et l'électrolyse à membrane. La première, utilisée auparavant par le CP1K, a été déjà abandonnée par le Japon en 1986 alors que l'Union européenne vient de fixer l'année 2010 pour la retirer définitivement.