La dent est une mine d'informations pour les enquêteurs qui sont à la recherche des auteurs des crimes. C'est un outil très fiable pour la médecine légale, mais qui n'existe malheureusement pas encore en Algérie. C'est en substance ce qu'a affirmé le Dr Salim Boumeslout, médecin légiste CHU d'Oran. Ce scientifique a fortement plaidé en faveur de la mise en place d'une très pertinente technique scientifique appelée «l'odontologie médico-légale» permettant l'identification des personnes décédées. Ce médecin légiste s'exprimait lors des journées dédiées à la santé bucco-dentaire qui se sont tenues, les 28 et 29 octobre au campus universitaire de Béjaïa. L'odontologie médico-légale est une branche de la médecine légale s'intéressant à l'étude des dents et des maxillaires des cadavres. «Chaque bouche est unique en son genre. Les dents permettent d'identifier les cadavres», explique-t-il. Pour lui, cette technique est aussi utilisée dans «l'expertise judiciaire lors des accidents.» «Dans les affaires criminelles, cette expertise peut également répondre à une mission concernant l'étude de traces de morsures portées par une victime, vivante ou décédée, dans les cas d'agressions. Cette spécialité peut aussi être utile dans la détermination de l'âge des personnes décédées», poursuit le Dr Boumeslout. «La législation algérienne a prévu le recours à cette discipline. L'article 207 alinéa 1 de la loi sanitaire stipule que la médecine légale ne peut être exercée que par un médecin légiste ou un chirurgien dentiste légiste», souligne ce médecin. «Toutefois, déplore-t-il, l'université algérienne n'assure aucune formation de ce genre. Il est temps pour que cette spécialité soit enseignée», plaide ce médecin. «Cette technique est très utile pour l'identification des morts lors des catastrophes de masse», affirme le Dr Boumeslout. «Cette technique est très fiable et elle est moins coûteuse que les analyses ADN. Elle est utile pour les enquêteurs tels la police scientifique», indique-t-il. «Cette technique consiste en la comparaison entre le fichier ante-mortum du décédé fournis par son chirurgien dentiste et le relevé dentaire post-mortum», explique ce médecin. L'expert odontologiste est un auxiliaire de justice. Il participe à l'identification des personnes découvertes mortes et dont l'identité est inconnue, ou de celles pour lesquelles une identification par les proches ou par les empreintes digitales est impossible. Les accidents de la voie publique, les agressions, les accidents survenant au cours de soins dentaires font l'objet de demandes auprès de la justice pour obtenir la réparation du préjudice subi. L'expert odontologiste aura alors pour mission d'apporter au juge des éléments techniques qui lui seront nécessaires.