L'enlèvement de trois humanitaires européens, deux Espagnols et une Italienne, dans le camp de réfugiés sahraouis de Rabouni (Tindouf), dans la nuit du 22 au 23 octobre, a fait réagir le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Mohamed Abdelaziz. C'est un acte terroriste qui vise le Front Polisario et accentue les douleurs du peuple sahraoui qui a souffert et continue de souffrir du terrorisme de l'Etat marocain et de ses crimes contre l'humanité qu'il ne cesse de perpétrer depuis son invasion militaire», a-t-il affirmé, hier à Alger, en marge de la 2e Conférence internationale sur le droit des peuples à la résistance, le cas du peuple sahraoui. Kidnappés à Rabouni (à plus de 1500 km au sud-ouest d'Alger), le président sahraoui qualifie l'enlèvement des humanitaires «d'acte lâche qui a visé les camps de réfugiés». Mohamed Abdelaziz souligne que «la RASD ne ménagera aucun effort pour libérer les otages dans les plus brefs délais». La RASD est signataire de la Convention de lutte contre le terrorisme de l'Union africaine. Le président de la RASD appelle «la communauté internationale à exercer des pressions et imposer des sanctions contre le gouvernement marocain afin qu'il cesse d'empêcher l'organisation d'un référendum pour l'autodétermination du peuple du Sahara occidental». Car, ajoute-il, «le non respect des engagements contractés met le Maroc en porte-à-faux avec le droit international». Référendum pour l'autodétermination Faisant le lien avec les événements survenus en Libye depuis février dernier, Mohamed Abdelaziz demande à l'ONU d'«avoir le même sens de responsabilité vis-à-vis des graves violations des droits humains commises par le Maroc depuis son invasion et dont sont témoins des ONG et institutions des droits de l'homme, y compris le Haut-Commissariat aux droits de l'homme». Selon lui, la communauté internationale, qui «s'empresse d'adopter des résolutions protégeant les civils dans plusieurs régions du monde», doit maintenant réagir dans le cas du Sahara occidental. Il précise que «la défense des droits de l'homme est un devoir pour tous et ne doit souffrir d'aucune sélectivité et d'aucun double standard… On ne peut pas s'ériger en défenseur des droits de l'homme et en même temps nier un autre droit fondamental qui est le droit des peuples à l'autodétermination et ne pas appuyer la résistance légitime des peuples en lutte». M. Abdelaziz regrette «la position de certaines parties qui soutiennent les thèses colonialistes marocaines et encouragent le gouvernement du Maroc dans son intransigeance et son rejet de la légalité internationale». Il pointe particulièrement du doigt la France, «qui s'oppose à l'adoption par le Conseil de sécurité d'une résolution en faveur de la protection des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara occidental». Dans le même sillage, le président de la RASD indique que «le Maroc s'est soustrait à ses engagements internationaux après avoir signé avec la partie sahraouie le plan de règlement ONU/OUA adopté par le Conseil de sécurité en 1991 et consistant à organiser un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui».