«L'objectif de cette rencontre est d'attacher cette manifestation beaucoup plus à son pays d'origine», a déclaré le réalisateur Lyazid Khoudja. La 8e édition de la Semaine du cinéma algérien à Lille sera organisée en hommage à Abderahmane Bouguerrmouh, réalisateur de La Colline oubliée, premier film en kabyle. Des cinéastes, producteurs et réalisateurs ont animé, jeudi, un débat, à la filmothèque de Riadh El Feth, autour de la Semaine du cinéma algérien qu'abrite, chaque année, la région Nord de France, à l'initiative de l'association Sud/Nord Evolution de Lille. «L'idée d'organiser cette manifestation culturelle est salutaire d'autant plus qu'elle s'adresse à la communauté maghrébine où il y a toujours de la place aux films tunisiens et marocains. Elle permet de toucher cette frange de l'émigration. L'objectif de cette rencontre est d'attacher ce festival beaucoup plus à son pays d'origine. D'ailleurs, pour préparer le cinquantenaire de l'Indépendance, le président de l'association organisatrice a contacté le ministère de la Culture et le consulat d'Algérie à Lille pour espérer une aide, car on ne doit pas compter seulement sur le soutien français», a déclaré Lyazid Khoudja, réalisateur. De son côté, Lamine Merbah, cinéaste, dira : «Nous, en tant qu'hommes du 7e art, sommes intéressés en premier lieu par cette manifestation pour faire connaître notre cinéma, car nous avons un public algérien à l'étranger.» «Nous sommes là pour encourager les initiateurs de ces activités, vecteurs d'une ouverture via le cinéma, vers le monde et particulièrement vers le nord de la France», a ajouté Amar Laskri, président de l'association culturelle Lumière qui a la vocation de promouvoir le 7e art. Notons aussi la présence, lors de cette rencontre, d'autres hommes de culture, à l'image de Sid-Ali Mazif, Saïd Hilmi, Ghouti Bendedouche, Sid-Ali Khetab et Farid Rockeur, animateur de l'ancienne émission de l'ENTV (Bled Music). Par ailleurs, après la projection d'un documentaire sur la Semaine du cinéma algérien à Lille réalisé par Amar Laskri de l'association Lumière, le président du Nord Sud Evolution a dévoilé le programme de la Semaine du cinéma algérien à Lille qui est, dit-il, devenue «une passerelle d'échanges interassociatifs France-Afrique du Nord». Ainsi, pour la 8e édition, prévue du 9 au 18 décembre prochain, plusieurs films algériens connus seront à l'affiche, à l'image de Hors-la-loi, de Rachid Bouchareb, Harraga, de Merzak Allouache et Ben Boulaïd, d Ahmed Rachdi, Le Gone du Chaâba, d'Azouz Begag, Le voile de la République, de Yamina Benguigui ainsi que le documentaire La langue de Zahra, de Fatima Sissani qui a décroché le premier prix au Festival international du film amazigh d'Agadir, au Maroc, a précisé Ali Bouhouf, en soulignant que des conférences seront également au menu de cet événement. Abdelhafidh Hamdi Cherif, sociologue et enseignant à l'université de Constantine et à l'Institut Maghreb-Europe donnera une communication sous le thème «Culture et identité : la multiple apparence». Le caricaturiste Slim Merabetene sera également à l'honneur avec une exposition. Au programme de cette édition figure également des soirées musicales avec des artistes de différents styles de la chanson algérienne. Enfin, comme chaque édition, cette année, les organisateurs honoreront aussi un homme du cinéma algérien. Il s'agit de Abderahmane Bouguermouh, réalisateur du premier film en kabyle La colline oubliée.