- A Batna, on trouve des enseignants de langue arabe qui prennent en charge des classes de français, y a-t-il une politique pour mettre fin à ce phénomène qui nuit à la qualité de l'enseignement ? En vérité, la question n'est pas seulement celle des enseignants d'arabe qui enseignent le français, mais celle du nombre d'élèves et de postes disponibles pour engager des enseignants dans les zones isolées. Dans certains établissements, nous n'avons pas besoin de plus de deux enseignants, et dans la majorité des cas, l'école ne compte pas les classes de tous les niveaux. Parfois, c'est la 2e année, 3e et 5e sinon les 1e, 2e et 3e, c'est selon l'effectif d'élèves et parfois, il y a des écoles qui ne comptent même pas 20 élèves, toutes classes confondues. Par conséquent, la nomination d'un enseignant est soumise à des normes précises et parfois on a recours à ce qui s'appelle l'enseignant unique qui assure l'arabe et le français en même temps. La plupart du temps, ce sont des licenciés qui enseignent les deux langues. C'est vrai qu'il y a quelques difficultés qui entravent le bon apprentissage de la langue française, mais on œuvre pour élever le niveau d'éducation dans cette matière et dans les autres langues étrangères pour sortir de l'idée de l'enseignant unique, en complétant le quorum d'enseignants par des recrues qui exercent dans des établissements parfois éloignés. - Justement, concernant les classes uniques… Il est vrai que l'apprentissage est perturbé dans ce type de classes, mais c'est difficile de garantir des enseignants pour ces groupes microscopiques, d'où le recours à des classes composées de niveaux différents. Nous réfléchissons à réunir les élèves de ces zones dans des établissements en chef-lieu de commune par exemple, dans des internats,pour garantir ainsi un encadrement complet. Mais, actuellement, les classes uniques et les enseignants uniques existent encore et nous n'avons pas pu mettre fin à cette situation. - La wilaya a bénéficié d'un bon quota de postes budgétaires pour les enseignants, est-ce que ce quota prend en considération les besoins des zones éloignées ? Batna a bénéficié de plus de 1600 postes, destinés à insérer les suppléants, mais ce chiffre qui couvre une bonne partie des besoins n'a pas pu couvrir tous les déficits, mais j'insiste pour dire que le problème c'est l'effectif des élèves dans certains établissements. - Dans certaines régions, comme Kimel, les élèves n'ont pas étudié le français dans le primaire… Ce problème existe dans quelques régions où on ne trouve pas de suppléants pour assurer ces classes compte tenu de l'éloignement, d'où le recrutement d'ingénieurs l'année passée, exceptionnellement pour prendre en charge des classes du primaire. - Y a-t-il un suivi de ces enseignants ? Le ministère a établi des conditions pour que l'enseignant ne soit pas engagé en dehors de sa spécialité. Beaucoup ont été recrutés pour remplir un vide, mais il est inacceptable qu'un enseignant assure une matière qui n'est pas la sienne. Ceci dit, la situation est ainsi et il s'agit de perte de temps, c'est un enseignement qui ne peut pas donner de résultats. A Batna, il existe des inspecteurs de français qui viennent de l'arabe L‘inspecteur de français ne peut venir que de l'enseignement de français. En aucun cas il ne doit être issu de l'arabe, c'est inacceptable.