- Le FCE organisera, le 17 novembre prochain, l'élection de son nouveau président. Quel regard portez-vous au parcours effectué jusqu'ici par cette organisation ? Je pense que le FCE est solide par la fidélité de ses membres. Cependant, le FCE a été fragilisé, ces dernières années, par la conjonction de plusieurs facteurs, notamment l'absence d'écoute chez la direction actuelle. Excepté le noyau dur de l'organisation qui se réunit à Alger périodiquement, les autres membres se sentent exclus et pas en osmose avec la direction actuelle. Pis encore, j'ai eu à constater que certains membres pensent que le FCE est une organisation faite pour les patrons algérois. Il faut reconnaître tout de même que l'organisation a réussi, ces dernières années, à faire des avancées, mais le plus important a été omis des années durant. Ce qui manque aujourd'hui au FCE, c'est la mobilisation de tous les efforts et de toutes les sensibilités autour d'un seul projet. En outre, la gestion du FCE est contestée, aujourd'hui même, par certains membres du bureau exécutif, lesquels se considèrent parfois exclus de la prise de décision. - Que comptez-vous faire afin de remédier à ces carences de gestion et de mobilisation autour du FCE que vous venez de soulever ? Je pense que nous avons la forte volonté d'apporter, en premier lieu, une nouvelle organisation interne et de la rapprocher de sa base avec, notamment, la création de fédérations FCE dans chaque wilaya et probablement par filière d'activité. Il faut, ensuite, développer un système de concertation et d'écoute qui permettra à la base de s'y mettre efficacement en faisant remonter les propositions à la direction collégiale, au niveau central, pour que les décisions du FCE soient partagées par toute la base. Il faut également, à mon avis, développer une concertation avec l'ensemble des syndicats ainsi qu'avec les autorités publiques. Nous réfléchissons également à développer des services au niveau du FCE au profit de ses membres, notamment en développant des mécanismes capables de sortir les PME de l'environnement local avec des approches nationales et pourquoi pas régionales et internationales. Je crois dur comme fer que le développement de notre économie est une responsabilité de tout un chacun. - Trois autres candidatures se sont distinguées jusqu'ici. Qu'en pensez-vous ? Il faut distinguer parmi ces candidatures celles qui militent pour le statu quo et d'autres qui appellent au changement et au renouveau. Personnellement, en tant que candidat à la présidence du FCE, je me situe au niveau de la seconde catégorie, parce que les candidatures de la poursuite du statu quo doivent assumer, d'abord, le bilan de leur mandat. D'autres candidatures proposent plus d'ambition, plus de dynamisme, mais réclament surtout d'injecter un sang neuf et frais dans les structures dirigeantes du FCE. Je milite aujourd'hui pour la même ambition, qui signifie clairement et simplement l'importance de sortir le FCE du statu quo dans lequel il est embourbé depuis des années déjà. Nous continuons, aujourd'hui, à faire notre campagne autour de cet objectif. Maintenant, c'est aux membres de peser les choix et de décider de l'orientation à donner à leur organisation. Je pense personnellement qu'il est temps que les choses évoluent et changent au niveau du FCE. La première action que nous avons l'ambition de mettre en marche est de constituer un bureau plus représentatif, par régions et par filières. Nous allons tenter de fédérer également toutes les sensibilités, même ceux qui perdront auront sans doute leur place parmi nous, contrairement à ce qui s'est passé en 2009 lorsque les candidats qui ont perdu l'élection étaient carrément exclus des structures du FCE. - Des écrits de la presse ont évoqué certaines de vos appartenances politiques. Comment abordez-vous cette question ? Y a-t-il là une arrière-pensée ? Certaines parties, partisanes du statu quo ont, en réalité, voulu politiser cette élection en prétendant faussement des appartenances politiques des uns et des autres. Nous tenons d'abord à dénoncer cette attitude en disant, primo, que les appartenances politiques des uns et des autres ne sont jamais une tare et, secundo, que le débat actuel à notre niveau concerne exclusivement l'entreprise. Nous tenons aussi à démentir vigoureusement ces informations tendancieuses et ces méthodes qui veulent déplacer les débats. Nous sommes des chefs d'entreprises conscients et responsables, mais qui ne se gênent aucunement d'avoir des amitiés au niveau de toutes les formations politiques. Une chose est sûre : nous ne voulons aucunement impliquer, ni de près ni de loin, les formations politiques dans le débat actuel qui concerne l'élection d'un nouveau porte-parole des chefs d'entreprises. Je dois souligner également que je suis le candidat des chefs d'entreprises et non pas d'un quelconque parti politique et/ou d'un quelconque personnage politique. Toutes ces basses manœuvres et coups bas visent à démobiliser les candidats et les partisans du changement au profit du statu quo. L'enjeu majeur est d'avoir un FCE plus dynamique et plus représentatif. Nous ne sommes aucunement pour la rupture générationnelle, mais nous voulons une continuité intelligente avec nos aînés.