Il ne reste plus que quelques jours avant de célébrer l'Aïd, des jours qui ne feront que vider encore plus les bourses des citoyens. Le grand marché de Blida est en pleine effervescence ; les vendeurs s'écrient ; les acheteurs vagabondent d'étal en étal. Si l'Aïd ruine certaines personnes, il enrichi d'autres. En cette période, de nouveaux métiers apparaissent, comme celui d'aiguiseur. Les vendeurs de couteaux sont plus nombreux. «C'est provisoire, juste pour une dizaine de jours, après je reprends mon activité principale, la vente de vaisselle», explique un commerçant «provisoire»de couteaux. Les vendeurs d'herbes aromatiques, en particulier la coriandre, voient leurs marchandises s'écouler rapidement. «Deux jours avant l'Aïd ou la veille, j'augmente de 10 DA le prix de la coriandre, selon le marché. J'arrive à gagner 1000 DA par jour et ça me satisfait», ajoute le jeune marchand. Les vendeurs d'épices quant à eux sont à la traîne. «On ne fait que vivoter , la demande a baissé, donc ça ne marche pas bien pour nous», déplore l'un d'entre eux. Les vendeurs de moutons se plaignent également. Samir, revendeur, traîne difficilement ses moutons vers le pâturage afin de les nourrir. Tirant sur la corde du seul bélier et faisant avancer les 4 agneaux à coups de pied, le faux berger a du mal à avancer. «Je gagne environ 2000 à 3000 DA pour chaque bête vendue, mais il faut compter les frais qui vont avec. J'ai acheté mon bétail d'El Bayadh, ensuite, il faut le transporter, le nourrir, c'est fatiguant», explique le revendeur. L'achat du mouton n'est pas à la portée de tous, certains, pour compenser, s'orientent vers l'achat de produits alimentaires aux prix plus abordables. «Je n'ai pas les moyens d'acheter un mouton, mais pour l'Aïd, je vais acheter deux poulets, des merguez, de la rechta et de la douara. Je peux aller jusqu'à 3000 DA»