La décision annoncée lundi soir par le Premier ministre grec, Georges Papandréou, d'organiser un référendum qui doit approuver l'accord du dernier sommet européen sur l'effacement d'une partie de la dette publique grecque, continue de susciter des réactions alarmistes sur l'avenir de la zone euro. La décision annoncée lundi soir par le Premier ministre grec, Georges Papandréou, d'organiser un référendum qui doit approuver l'accord du dernier sommet européen sur l'effacement d'une partie de la dette publique grecque, continue de susciter des réactions alarmistes sur l'avenir de la zone euro. Ces deux derniers jours, tous les responsables européens se sont exprimés sur le danger que pouvait représenter un «non» au référendum. La dernière personnalité à intervenir sur le sujet est le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, qui a indiqué, hier, qu'un rejet par les Grecs du plan européen aurait des conséquences imprévisibles. Non seulement la zone euro sera déstabilisée, mais pire encore, la Grèce pourrait perdre le soutien de l'Europe dans la grave crise qu'elle traverse. En Grèce, la décision du Premier ministre est expliquée par la nécessité de consulter le peuple grec sur une décision qui va engager l'avenir du pays durant de longues années puisque la réduction de la dette publique consentie doit être suivie d'un plan d'austérité qui ne fait pas l'unanimité. Lundi soir, M. Papandréou avait déjà annoncé qu'il comptait tout d'abord demander un vote de confiance au Parlement sur l'accord de la dette et organiser ensuite un référendum en indiquant que «la volonté du peuple grec s'imposera à nous» en donnant une indication sur l'intitulé du référendum proposé : les Grecs veulent-ils l'adoption du nouvel accord ou le rejettent- ils ? Georges Papandréou a clairement laissé entendre que «si les Grecs n'en veulent pas, il ne sera pas adopté». Les Grecs n'ont pas attendu ces déclarations de leur Premier ministre pour manifester contre le plan d'austérité. Cette déclaration inattendue a fait chuter les Bourses le lendemain et a sonné l'alerte dans tous les états-majors politiques et financiers de l'Europe. Le sommet européen avait abouti à un accord sur la Grèce dans la nuit du 26 au 27 octobre. En résumé, l'accord conclu énonçait que «les banques et fonds d'investissements privés qui détiennent de la dette grecque ont accepté de renoncer volontairement à 50% de leurs créances sur la dette du pays d'ici 2020... Cela représente un effacement de 100 milliards d'euros de la dette grecque, actuellement de 350 milliards d'euros. Le Fonds de stabilité de la zone euro (FESF) apportera à ces créanciers privés 30 milliards d'euros de garanties sur ces nouvelles créances. Le plan de 109 milliards d'euros d'aide publique (UE et Fonds monétaire international) pour la Grèce décidé le 21 juillet est remplacé par un autre, d'un montant de 100 milliards d'euros, jusqu'en 2014, qui s'accompagnera d'une étroite surveillance par les créanciers de la mise en œuvre des réformes réclamées au pays. La Grèce devra trouver 15 milliards d'euros pour réduire sa dette en procédant à des privatisations». Ce sont les réformes que la Grèce doit adopter, et qui évidemment doivent être accompagnées par un plan d'austérité, qui posent problème en Grèce. Une grande partie de l'opinion, en Grèce, estime que «si l'effacement partiel de la dette est positif, il implique aussi des obligations». De plus, cet effacement va entraîner une austérité sur une longue période, une surveillance du pays par les autorités politiques et monétaires européennes et internationales et un grand programme de privatisations. Pour une partie de l'opinion, cela représente une atteinte à la souveraineté nationale. En se positionnant pour un référendum, le Premier ministre grec joue à fond la carte de la démocratie, et son avenir politique d'une certaine manière. Mais un refus du plan européen pourrait mettre le pays en faillite. Et les conséquences pourraient être extraordinaires. La Grèce pourrait être le premier pays à quitter la zone euro pour ne pas avoir rempli ses obligations budgétaires. Hier soir, le Premier ministre grec devait être présent dans la ville française Cannes, qui accueille un sommet du G20, pour expliquer la position de son gouvernement. Mais d'ores et déjà, l'éventualité de la sortie de la Grèce de la zone euro n'est plus taboue. Et plusieurs dirigeants européens menacent déjà les autorités grecques d'une faillite en cas de refus du plan européen.