La campagne anti-fraude menée, dernièrement, par la société de distribution de l'électricité et du gaz de l'Est (SDE) a permis de mesurer l'ampleur des actes de piratage ciblant les lignes électriques de la wilaya. Le phénomène aurait même connu une certaine recrudescence cette année comparativement avec les exercices précédents. Et grâce à cette campagne justement, les agents de la SDE ont réussi à identifier les quartiers où la fraude est élevée. Il s'agit notamment du quartier de Sidi Mabrouk, Bab El Kantra et Bellevue. A cet effet, la SDE a entrepris de faire la chasse aux contrevenants et ce, en lançant des poursuites judiciaires à l'encontre d'environ 600 personnes. Ces dernières se recrutent également parmi la population des bidonvilles, nombreux, faut-il le souligner, au niveau de la wilaya de Constantine. De l'habitat précaire au branchement électrique précaire, en somme. Les habitants de ces cités de fortune éclairent, il est vrai, souvent leurs chaumières grâce à des lignes électriques piratées, à défaut de posséder un compteur réglementaire. Certains sites de bidonvilles sont tellement labyrinthiques, qu'il est malaisé de procéder à une installation électrique « correcte ». La plupart des habitants, surtout les nouveaux arrivants qui viennent se greffer à la liste des personnes recensées en vue d'un relogement potentiel, recourent au «détournement» de câble pour s'éclairer et faire fonctionner leurs appareils électroménagers ou leur téléviseur. Et tant que cette population, fort nombreuse, des bidonvilles, n'a pas été transférée dans des immeubles où chaque foyer sera doté d'un compteur conforme aux normes et contrôlé par les services de la SDE, les actes de piratage des lignes électriques risque de perdurer, induisant un manque à gagner certain à cette société, qui accuse déjà un préjudice de 10 milliards de dinars entre créances impayées, branchement illicite et consommation frauduleuse de l'énergie électrique.