Ordures ménagères, débris de chantiers, carton, papier, canettes, bouteilles et enfin la pollution atmosphérique due aux immondices et à la vague de poussière qui pollue l'air. Tout porte à la tristesse dans cette ville sans verdure, sans couleurs, sans hygiène. De Sidi Ahmed Belabess à La Silice en passant par Bab Ahmid vers le marché quotidien du ksar. Les ordures entassées sont partout, passant par la place 1er Mai et la vieille ville, c'est la zone la plus dynamique et la plus fréquentée. Un chaos total des véhicules de transport urbain encombre la route où se produit une perturbation de la circulation, en absence d'une station de transport urbain. A Souk El Hedjar, la mauvaise odeur des ruines de l'ancien marché couvert envahit l'air, le sable couvre les trottoirs détériorés, les fuites d'eau inondent les ruelles. Malheureusement cela a détérioré la façade touristique de la ville, le souk qui a perdu carrément sa caractéristique traditionnelle, oblitéré par un building, donc la fin de l'époque de rose de sable. Non loin de là, les cités Harkat, Gherbouz, Mekhadma jusqu'aux 460 logements où se trouve la gare routière interwilayas, vivent dans un délabrement total avec des caves débordant d'eaux usées et des immondices. La campagne d'embellissement externe des bâtiments est éphémère, puisque la peinture fraiche et les couleurs chatoyantes sont amochées par le décor ambiant. Du côté de souk Essebt, l'image immuable d'un hideux marché hebdomadaire n'a pas changé depuis des lustres. Le boulevard Che Guevara y attenant est le point noir de la ville avec une bonne vingtaine de gargotes, dont les façades en disent long sur l'hygiène des lieux. Le pain se vend à proximité des flaques d'eaux usées et le poulet rôti est exposé à la poussière. L'état des lieux peu reluisant ne dérange plus personne. Selon Mekhlouf Meddour, chef du service d'hygiène publique de la commune de Ouargla : « Il y a une amélioration perceptible des performances de ces équipes avec un régime binaire assuré par la mairie qui couvre 7 secteurs de la ville, s'étalant sur 10 quartiers ainsi que les artères principales du centre-ville. Les entreprises privées couvrent 16 secteurs, soit les 2/3 de la ville. Les problèmes engendrés par l'accumulation des déchets malgré l'enlèvement quotidien ont poussé la commune à solliciter le sens du civisme chez le citoyen, appelé à prendre en considération les horaires de ramassage des déchets domestiques et respecter les emplacements prévus à cet effet. A Ouargla, tout croule sous les ordures. » Même facebook, le célèbre réseau social s'en mêle. Plusieurs pages ont été créées pour adresser des messages aux habitants afin de participer à une grande opération de volontariat pour le nettoyage, blanchir une ville malade de sa poubelle. « Il est très important que le citoyen se sente impliqué », lance Mme Bouhala, directrice de l'association Club Vert qui porte une mission trop lourde au sein d'une communauté insensible à la culture de l'environnement et qui regarde d'un œil distrait le programme du Club Vert, concernant la création d'espaces verts au niveau des quartiers et ses explications sur les risques et impacts de la pollution ainsi que la protection de l'environnement.