De nos jours il est navrant de constater que d�s lors o� vous �tes volontaire pour toute action de b�n�volat pour nettoyer la ville de ses ordures et autres d�tritus, vous �tes tax� de fou et de personnage �trange. Comment peut-on rester impassible face � ces ordures m�nag�res d�vers�es � m�me les trottoirs ? Apr�s le vol r�p�t� des bennes � ordures, les autorit�s n�en peuvent plus de les remplacer par d�autres, tant les voleurs sont infatigables, alors les sachets occupent les trottoirs. Si seulement cet acte de volontariat n��tait pas une particularit� rare, au point o� lorsqu�on voit cet inconnu, d�apparence tr�s modeste, se d�placer dans chaque recoin o� des ordures tra�nent pour le nettoyer, se voir traiter de fou de la propret�. C�est un homme d�un certain �ge qui, presque chaque jour passe par la rue Kerras-Aoued juste en face du consulat d�Espagne, sans h�siter un instant, se dirige vers les sachets � ordures d�chir�s, il ramasse toutes ces d�tritus sans d�go�t ni r�pugnance, puis il cherche un sachet en bon �tat pour y mettre les ordures par terre. Il effectue ce rangement des ordures avec soin tout en prenant le temps de refermer les sachets et de les ranger par ordre, du plus gros au plus petit et les calent afin qu�ils ne tombent pas. C�est qu�il a cette grande patience de ramasser un � un les petits papiers, m�gots, bouteilles et autres objets jet�s par terre. Il effectue son �travail� en silence et sans m�me demander de l�aide. Une fois l�endroit nettoy�, il continue son chemin en guettant un autre coin o� les sachets sont d�chir�s pour tout ranger et faciliter la t�che aux �boueurs. Le plus �trange dans cette histoire, c�est que le voisinage et les passants le trouvent atypique et le traitent m�me de poss�d�, disent-il, par le syndrome de la propret�. Cette situation navrante � laquelle est r�duite Oran � cause de ses immondices contraint les passants � les contourner pour pouvoir passer, un �d�cor� quotidien d�solant qui a fini par d�tr�ner Oran El Bahia.