Le manque de foncier domanial empêche cette commune déshéritée de se doter de programmes de logements sociaux. La commune d'Ath Mansour, située à 45 km à l'est de Bouira, figure parmi les régions les plus défavorisées de la wilaya. En effet, on n'y trouve ni pôle industriel ou zone d'activité, ni encore d'activité agricole pouvant résoudre le problème du sous-emploi qui lamine une grande partie de la population. Cette situation s'explique par le fait que la municipalité ne dispose d'aucune parcelle de terrain pour recevoir un projet de développement. Le foncier existant appartient au privé. Pour acquérir un terrain, l'APC doit négocier avec les propriétaires. Ce qui n'est pas toujours facile. Et pour en finir avec cette contrainte, Amrane Youcef, maire d'Ath Mansour estime que l'Etat doit mettre la main à la poche pour acquérir des terrains. «Il nous faut une enveloppe conséquente qui nous permettra d'acquérir des terrains auprès des particuliers parce qu'il n'existe aucun terrain domanial à Ath Mansour», dit le P/APC. Malgré cela, le P/APC appuie que certains propriétaires ayant conscience de l'enjeu de développement local proposent des terrains à la vente. Pour profiter de cette aubaine, le P/APC «lance un appel aux investisseurs pour se rapprocher de l'APC dans le but d'investir et de créer, à moyen terme, une zone industrielle». Cette zone dont parle le maire est située à l'est du chef-lieu communal, au lieudit «Azrou Kellal», à proximité de l'autoroute Est-Ouest, RN 05 et la voie ferrée. Il a également affirmé que deux investisseurs y ont déjà acheté des terrains. Ces deux investissements, selon le P/APC, devraient créer près de 600 emplois. Le manque de foncier domanial empêche ainsi la commune de se doter de programmes de logements sociaux. Plusieurs citoyens qui n'ont pas de terrains et ne pouvant même plus bénéficier de l'habitat rural, se trouvent otages de cette contrainte. En matière de recettes, la municipalité fait face à un déficit énorme. Pour financer ses projets, l'APC d'Ath Mansour doit compter sur la modique aide de l'Etat. Il faut souligner que des ressources existent bel et bien, mais ne profitent pas à la commune. Il s'agit de la fiscalité relevée de la station de pompage de Sonatrach, implantée sur le sol d'Ath Mansour depuis le début des années 70. Contrairement à la loi qui précise que la taxe sur l'activité professionnelle (TAP) doit être versée à la commune où est implanté le projet, la TAP de la station de Sonatrach est versée au niveau central. Le maire d'Ath Mansour trouve que cette pratique est «anormale». «La taxe sur l'activité professionnelle (TAP) se chiffre en milliards. Si elle était versée, Ath Mansour serait l'une des riches communes d'Algérie», dit-il. Et pour récupérer cette manne financière, l'APC a lancé une action en justice. En plus, la commune d'Ath Mansour manque d'infrastructures sportives dignes de ce nom. Les associations sportives rencontrent beaucoup de difficultés, notamment financières, pour travailler en toute liberté et l'APC dit ne pas avoir les moyens financiers pour leur venir en aide. «Nous souhaitons que les pouvoirs publics trouvent la solution aux différents problèmes dans lesquels patauge notre commune depuis des décennies, à savoir le foncier pour permettre aux investisseurs de s'installer et de créer de l'emploi. Il faut aussi aider les jeunes sportifs de cette région», dit Abdelkader, un habitant de la commune.