Malgré la situation de crise qui secoue l'économie européenne, l'OPEP et l'AIE tablent sur des prévisions de consommation d'énergie en hausse pour les années à venir. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a maintenu inchangées ses prévisions de demande de brut pour 2011 et 2012, dans son rapport du mois de novembre. L'OPEP maintient ainsi à 87,81 millions de barils par jour sa prévision de demande de brut pour 2011, soit 0,88 mbj de plus qu'en 2010. Pour 2012, l'OPEP table également sur une demande en hausse à hauteur de 89,01 mbj, un chiffre qui s'appuie sur l'hypothèse d'une progression de la croissance mondiale, des prix élevés des produits pétroliers et une économie chinoise forte. «Malgré l'arrivée de l'hiver, la demande de brut dans les pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) devrait reculer de nouveau à la suite d'un ralentissement de la croissance économique, notamment dans l'Union européenne», a cependant relevé l'OPEP, qui note aussi que l'économie stagne de l'autre côté de l'Atlantique. L'AIE prévoit également une hausse de la demande mondiale de pétrole en dépit des incertitudes économiques. L'organisation escompte ainsi un accroissement de la demande mondiale de pétrole, qui devrait grimper de 14% d'ici 2035. Tout en prévoyant une hausse du prix de l'or noir à 120 dollars le baril, l'Agence souligne dans son rapport annuel que la demande de pétrole atteindra 99 millions de barils par jour (mbj) en 2035, soit 12 mbj de plus qu'en 2010. En octobre, l'OPEP avait avancé des prévisions plus importantes à l'horizon 2035, estimant que la demande mondiale serait de 109,7 millions de barils par jour, soit une augmentation de 23 mbj par rapport à la demande de l'année 2010. L'AIE appuie pour sa part ses prévisions en prédisant qu'un affaiblissement de la croissance mondiale à court terme aurait un effet marginal sur les tendances haussières de la consommation d'énergie à long terme. L'AIE prévoit par ailleurs une hausse de la production pétrolière qui atteindrait 96 mbj en 2035, avec une part croissante du pétrole non conventionnel ou du gaz liquéfié. Elle a aussi relevé sa prévision du prix du baril, qui atteindrait 120 dollars en 2035, même si les prix restent volatils, contre 78 dollars en moyenne en 2010.