Se rendre au chef-lieu de wilaya ou rentrer au village le soir est devenu un parcours du combattant pour les citoyens. Depuis sa mise en application l'été dernier, le nouveau plan des transports au chef-lieu de Tizi Ouzou ne finit pas de provoquer des désagréments aux usagers. L'affluence des voyageurs en cette rentrée sociale a montré les limites de ce dispositif qui consistait en la délocalisation des 7 stations urbaines vers des gares intermédiaires implantées à la périphérie Sud et Est de la ville. Cela a engendré désagréments et désarroi au sein des voyageurs. Longues attentes sur les quais en ville, perte de temps, surcoûts et encombrements, telles sont les retombées d'un plan vivement critiqué par les usagers. La population endure matin et soir, chaque déplacement est devenu une corvée, nous disent les voyageurs. En dehors du fait que les trottoirs et certains boulevards soient devenus plus accessibles après le démantèlement du commerce informel, les résultats de ce plan se font attendre. Il est 16h30, c'est la ruée vers le seul arrêt de bus qui dessert une partie du flanc Nord de la wilaya et vers les localités Est.Sur la route de l'ancienne station de fourgons, à la sortie Est du chef-lieu de wilaya, il y a foule sur le trottoir, dépourvu d'abris bus. La chaussée est également occupée par les voyageurs. Sur l'autre accotement, un véhicule de police est garé et des policiers en faction régulent la circulation. «Nous attendons le bus», dit une dame, haussant les épaules. Visiblement épuisée, elle est là depuis 30 minutes. «Les bus arrivent parfois pleins à craquer et passent sous nos yeux ! Je n'ai plus la force de partir jusqu'à l'ancienne gare pour m'assurer une place», dit-elle. Pour un autre usager, le plan des transports a négativement chamboulé ses habitudes. «Cela ne ma rien apporté. Au contraire, je me lève 1 heure plus tôt, à 5h pour arriver à temps au travail. En fin de journée, on se presse à rejoindre l'arrêt de bus, car trouver du transport peut s'avérer impossible à partir de 18h», dit notre interlocuteur. Yahia, un fonctionnaire, dénonce la mauvaise qualité du service des transporteurs privés. «Pourquoi personne ne les oblige à respecter la charge ? Bien qu'ils aient un temps à respecter au niveau des arrêts, ils ne démarrent qu'une fois le trolley plein à craquer ; nous sommes obligés de supporter également les humeurs de certains receveurs ou conducteurs si vous osez réclamer», s'insurge Yahia.Interpellant la direction des transports pour sévir dans ce cas, il ajoute : «Le premier jour de l'Aïd El Kebir, aucun bus privé n'a circulé. Ce n'est pas normal ; un service minimum devait être assuré à l'image de l'entreprise publique de transport». Un receveur rencontré à la station intermédiaire de Oued Aïssi mettra l'accent sur «les bouchons qui se forment à l'intersection Chabane, au carrefour de Timizar Lougvar ainsi qu'à Oued Aïssi. Cela nous cause beaucoup de retard. Aussi, les départs à partir de Oued Aïssi vers le centre ville sont espacés de 15 minutes. En fin de journée, je ne vois pas l'utilité de mettre 15 mn pour rentrer sur Tizi avec une vingtaine de voyageurs alors que ceux qui doivent rentrer chez eux nous attendent en ville».