Un mouvement de grève a été enclenché depuis hier par les transporteurs assurant 16 dessertes vers les chefs-lieux de daïra. Des voyageurs recroquevillés à l'ombre d'un soleil de plomb à la station du 1er Novembre, dans la ville de Tizi Ouzou. Les citoyens, désemparés, attendent un hypothétique fourgon ou bus.Les transporteurs assurant les dessertes vers de nombreuses daïras de la wilaya de Tizi Ouzou ont enclenché une grève illimitée, depuis hier, pour protester contre la délocalisation jugée «hâtive» des aires de stationnement implantées au chef-lieu de la wilaya, vers les nouvelles gares intermédiaires, à la périphérie de la ville de Tizi Ouzou, selon le nouveau schéma directeur des transports établi par l'administration de wilaya. Ainsi, 16 lignes desservant le versant Est et sud-est de la wilaya ont été bloqués durant la journée de mercredi. Le mouvement de grève est parti pour durer, à en croire les protestataires. Il s'agit des dessertes reliant à Tizi Ouzou les localités de Larbaâ Nath Irathen, Tizi Rached, Aïn El Hammam, Irdjen, Beni Yenni, Mekla, Iboudrarène, Fréha, Ouacifs, Yattafen, Tala Amara, Tigzirt, Ouaguenoune, Makouda, Ouadhias et Beni Douala.Le nouveau plan de transport a été planifié pour décongestionner la ville des Genêts. Implantées à l'extérieur de la ville, les quatre gares intermédiaires ne disposent d'aucune commodité. «La nouvelle station de Timizar Lougvar (Ouaguenoune), bien qu'achevée, est dépourvue de sécurité et de sanitaires. Pire, l'emplacement réservé aux transporteurs des daïras de Larbaâ Nath Irathen, Aïn El Hammam, Ath Yanni, Mekla et Fréha, situé à l'est de la ville de Tizi Ouzou, est un terrain vague tapissé de tuf», dit un transporteur. La situation n'arrange certainement pas le transporteur et le voyageur. «A-t-on pensé aux usagers qui seront obligés d'attendre sous un soleil de plomb ? En hiver, vous pouvez facilement nous imaginer patauger dans la boue !», s'inquiète-t-on. Le président de l'association des transporteurs de Larbaâ Nath Irathen, qui ne mets pas en cause le nouveau plan de transport relève l'inexistence des conditions de travail minimales dans ces nouvelles gares. Lors d'une réunion qui a rassemblé hier les protestataires, le directeur des transports de Tizi Ouzou et le chef du cabinet du wali, les transporteurs ont essuyé un net catégorique quant au report de la date de la délocalisation des ancienne aires de stationnement prévue vendredi 17 juin. «Pourtant, nous leur avons suggéré de temporiser au moins 15 à 20 jours, le temps qu'ils sécurisent en premier lieu nos nouvelles stations et mettre en place les équipements comme les sanitaires, l'eau, l'électricité, notamment à la gare de Oued Aïssi qui recevra l'essentiel des voyageurs», dit notre interlocuteur.