Les structures de santé privées ou publiques ne cessent d'enregistrer des victimes d'erreurs médicales, de fautes médicales ou simplement de négligence. Les conséquences sont souvent désastreuses voire catastrophiques. Le cas du nourrisson Zaïdi Abdallah, né le 11 janvier dernier, est édifiant. Il a subi des brûlures du 2e et 3e degrés quelques minutes après sa naissance à la clinique d'accouchement privé Dounya à Dar El Beïda. Une négligence de la part d'une infirmière qui a cru bien faire en mettant au chaud le nouveau-né. Ce qui explique, en fait, le manque de commodité dans cette structure pour accueillir un nouveau-né. Ce cas précis illustre, ainsi, la culture de négligence dont souffrent les structures de santé privées ou publiques. Les faits remontent au deuxième jour de l'Aïd, le 11 janvier dernier, la maman a été admise après avoir fait le tour des hôpitaux de la capitale, qui sont d'ailleurs souvent en surcharge. Elle a été assistée par une sage-femme qui l'avait suivie durant les neuf mois de grossesse. Tout s'est très bien passé. Le bébé a été, alors, installé dans une chambre sur une table devant un chauffage où il est resté plus d'une dizaine de minutes. C'est l'appareil, qu'on a installé au pied de la table pour chauffer sans doute la chambre, qui lui a causé des brûlures à la cuisse, une partie de l'appareil génital et la jambe gauche ainsi que des lésions de brûlures à l'orteil droit et la fesse gauche, selon le constat établi par le médecin légiste. Selon le père muni de photographies du bébé brûlé, les responsables de la clinique ont voulu cacher la vérité en disant que le nourrisson présentait des lésions cutanées suite à une infection transmise par la maman. Selon toujours les témoignages du papa, le bébé est né sans aucun problème de santé et sa maman n'a rien constaté d'anormal sur la jambe et le siège de son enfant. Par contre, les pleurs persistants du bébé ont suscité son inquiétude, mais elle ne se doutait de rien. Ce qui était tout-à-fait normal selon les sages-femmes. « Il pleure comme tous les nouveau-nés”, ont-elles répondu et de lui demander de ne pas lui changer de couche. « Nous avons reçu des instructions de ne pas laver les nouveau-nés », ont-elle ajouté. Le lendemain matin, la maman surprend la puéricultrice en train de nettoyer les plaies avec une compresse. Cette dernière lui fait savoir qu'il souffre d'une infection et nécessite un transfert vers la clinique des brûlés où il a été constaté des lésions de brûlure. Devant cet état de fait, la sage-femme qui avait assisté la maman l'a informée que c'étaient des brûlures causées par un chauffage électrique. Un médecin légiste de l'hôpital Mustapha a été ainsi désigné pour ausculter le bébé qui est heureusement hors de danger. Docteur Laimouche, qui a délivré un certificat pour coups et blessures, a confirmé effectivement des lésions de brûlures du 2e et 3e degrés et a souligné une incapacité de travail de 90 jours. Ce qui permettra à la famille de saisir les instances judiciaires. Il s'agit donc d'un préjudice causé à autrui par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou inobservation des règlements. Cette « faute médicale » est qualifiée légalement de coups et blessures involontaires. Contactée par nos soins, la directrice de la clinique confirme qu'il s'agit effectivement de brûlures causées par un chauffage électrique placé par l'infirmière devant la table où le bébé avait été installé. « Mais ce n'est pas aussi grave que cela a été présenté. Son médecin traitant nous a assuré que le bébé n'est pas en danger. Il s'agit de brûlures superficielles qui nécessitent un traitement ambulatoire », nous a- t-elle répondu mais sans donner d'explications au geste effectué par l'infirmière, « contrairement à ce qu'on vous a raconté, la chambre était chauffée », a-t-elle souligné.