Le nourrisson Zaïdi Abdellah, brûlé au 2 et 3e degrés par négligence, quelques minutes après sa naissance, dans la clinique d'accouchement privée Dounya subira demain 1er mars sa première intervention chirurgicale à type de greffe cutanée à la clinique centrale de chirurgie plastique et des brûlés à Alger. Né le 11 janvier 2005, ce nourrisson d'un mois et demi a subi des brûlures causées par un chauffage électrique à la cuisse, à la jambe gauche ainsi que des lésions de brûlures de l'orteil droit et de la fesse gauche. Il a été sauvé in extremis. Sa bonne prise en charge à l'établissement hospitalier spécialisé (clinique centrale) lui a permis d'avoir de moindres séquelles. L'affaire a été portée devant les juridictions compétentes et le procès aura lieu demain au tribunal d'El Harrach. Les parents de Zaïdi ont porté plainte quelques jours après le drame. La directrice de la clinique, la sage-femme et l'aide-infirmière ont été présentées le 22 janvier dernier, au parquet près le tribunal d'El Harrach. Les deux parties ont été entendues le 22 février et le procès a été reporté pour le 1er mars pour accorder un délai à l'avocat de la défense de consulter le dossier. Le père de Zaïdi conteste le fait que l'affaire n'est pas traitée par le tribunal correctionnel. « La classification des faits de cette affaire doit être considérée normalement comme un délit au lieu d'être qualifiée comme une contravention, selon l'article 442 du code pénal », a précisé Me Salah Abderahmane, l'avocat de la famille Zaïdi. Il s'agit donc d'un préjudice causé à autrui par maladresse, imprudence, inattention, négligence, ou inobservation des règlements. Cette « faute médicale » est qualifiée légalement comme coups et blessures involontaires. Pourtant, le médecin légiste de l'hôpital Mustapha qui a été désigné pour consulter le bébé, Dr Laïmouche, a délivré un certificat de coups et blessures, en confirmant effectivement des lésions de brûlures du 2e et 3e degrés et a souligné une incapacité provisoire de 90 jours. Ce qui a permis à la famille de saisir les instances judiciaires. Pour rappel, les brûlures ont été causées par un chauffage électrique installé à quelques centimètres du bébé pendant dix minutes par une aide- infirmière. Un acte que les responsables de la clinique ont voulu cacher en présentant les lésions cutanées comme conséquence de l'infection transmise par la mère. Par ailleurs, un rapport établi par les services de police confirme les faits et a relevé l'incompétence du personnel employé dans cette clinique. « La clinique emploie un personnel non qualifié dans la profession du paramédical à l'intérieur de la salle d'accouchement et à s'occuper des nouveaux-nés. Tel a été le cas de la personne responsable » des brûlures causées pour Zaïdi. « Elle est employée comme aide-soignante alors qu'elle n'est titulaire d'aucun certificat dans la spécialité ou dans le paramédical », est-il noté dans le rapport en signalant l'absence d'un médecin pédiatre dans l'établissement le jour de la naissance du nouveau-né. « Ce qui a retardé son évacuation en urgence à la clinique centrale. Chose qui a été faite 7 heures après l'accident », précise-t-on. Le rapport note aussi que la clinique a été fermée à deux reprises, respectivement en 1999 et en 2004, suite à plusieurs infractions.